Hier mercredi 25 juin, le gouvernement a annoncé les 3 mesures phares de son plan de relance du logement. Si la Fédération française du Bâtiment (FFB) salue l’avancée de certains chantiers, elle reste inquiète sur la question du compte pénibilité, dispositif qu’elle juge catastrophique.

"Parmi les trois mesures annoncées par le gouvernement pour relancer le logement en France, la révision normative constitue une première étape dans la réduction des coûts dans le bâtiment", déclare Jacques Chanut, président de la FFB lors d’une conférence de presse qui se tenait le 25 juin dernier au siège de la FFB à Paris. "En effet, les exigences règlementaires et normatives explique un tiers de la dérive des coûts observée entre 1997 et 2012. Les prix des logements anciens ont grimpé de 156%, ceux des appartements neufs de 103%, et ceux de la construction dans le neuf de 55%", rappelle-t-il. "La révision normative nous paraît d’autant plus indispensable que les durées de conception et de réalisation des projets ne cesse de croître", ajoute le président de la FFB. "Nous n’avons pas le choix, nous devons adapter le produit à la réalité économique. Pour favoriser l’accès au logement tout en réduisant nos coûts, il faut simplifier les normes. Il n’est pas nécessaire par exemple de construire deux places de parking pour un seul logement. Une seule coûtant déjà la bagatelle de 8 000€ en province", poursuit Jacques Chanut. "De même il n’est pas nécessaire de construire tous les logements avec 100% des normes pour les handicapés", complète-t-il.

"Concernant la transition énergétique, les annonces faites la semaine dernière laissent enfin espérer un premier décollage de ce marché", commente le président. "La réforme extrêmement positive du crédit d’impôt en faveur du développement durable et la levée des obstacles à la distribution de l’éco-prêt à taux zéro constituent d’excellentes mesures pour le marché", approuve-t-il. Enfin sur la relance de la construction neuve, la FFB considère que le gouvernement fait preuve de "pragmatisme" "en jouant principalement sur le PTZ+ dans les zones B et C où les effets de levier de l’aide sont les plus grands et sur l’adaption des paramètres du "Duflot" aux conditions de marché".

Désaccord total sur le compte pénibilité

En revanche, le compte pénibilité reste un sujet de discorde pour la FFB. Cette dernière juge ce "dispositif complexe dans son application". Plus encore, Jacques Chanut considère qu’il est "un système catastrophique en termes d’emploi" et "un modèle destiné à instaurer une taxe supplémentaire". "Il est absolument nécessaire de mettre en place un suivi quotidien sur les chantiers, branche par branche et métiers par métiers", martèle Jacques Chanut.