Parmi toutes les technologies innovantes, l’impression 3D tient depuis quelques mois le haut de l’affiche. Chacun s’émerveille des perspectives infinies de cette technologie, sans pour autant interroger la place qu’elle occupe déjà dans nos vies.
Dans bien des cas, elle est aujourd’hui en passe de supplanter des méthodes classiques de production, telles que l’usinage ou le moulage. Entrée dans de nombreuses entreprises, elle s’invite même chez le particulier avec pour ambition de devenir "la perceuse électrique de demain", estime le président directeur général de Facto 3D, Didier Remoussenard, spécialisé dans la fabrication de produits via cette technique.
Société de conseil en innovation et développement de nouveaux marchés, Alcimed traduit cette pénétration économique en chiffres et estime la croissance du marché de la fabrication additive entre 20 et 30 % par an depuis 2010. Mieux encore, elle anticipe que ce rythme de développement devrait se maintenir jusqu’en 2020.
La révolution du prototypage
Rien d’étonnant à voir l’impression 3D prendre le pas sur l’usinage, surtout quand il n’est pas question de construire de grandes séries. Au-delà d’un important gain de temps, elle peut induire des économies de moyens, d’environnement et d’infrastructures assez importantes. Des petites machines telles que des fraiseuses 5 ou 6 axes qui permettent le prototypage rapide réclament une alimentation électrique importante, une maintenance élevée des outils et des contraintes de fonctionnement assez fortes, tandis qu’une imprimante à extrusion de fil chaud se pose sur un simple bureau et coûte moins de 10 000 euros.
Cette baisse de prix ouvre le périmètre de marché du prototypage, dans lequel nombre de clients étaient tenus à l’écart, faute de moyens suffisants. Outre cette question financière, l’impression 3D peut diviser le coût matière par un facteur 10. Ce constat est réalisé aussi bien auprès des prothésistes, que des architectes ou encore des experts en bâtiment et en urbanisme lors de la fabrication de maquettes.
La pertinence auprès de ces différents métiers prouve, s’il en était besoin, que l’impression 3D se conjugue désormais au présent.