La réhabilitation quasi complète de la piscine de la Butte aux Cailles dans le 13è arrondissement de Paris a conduit TNA Architectes à reconstituer d’un seul tenant la somptueuse voûte de 370 m² de la halle de bassin de l’établissement.
La voûte en béton de la halle de bassin de l’emblématique piscine de la Butte aux Cailles est constituée de 3 espaces circulaires incrustés de pavés de verre (un détail architectural emblématique du style Art Nouveau). Au cours des ans, elle a été profondément dégradée par la dilatation provoquée par les vapeurs d’eau. Une première rénovation intervient en 1991 mais ne suffit pas à enrayer le vieillissement de la structure les années suivantes. Les pavés de verre commencent à se craqueler et risquent alors de chuter. Des filets de protection sont installés pour assurer un minimum de sécurité. C’est le diagnostic de 2011, conduit par la ville de Paris, qui permet de constater les profondes dégradations de la voûte.
Reconstitution de haute voltige
Sa reconstitution est confiée à TNA Architectes qui, pour préserver ce symbole historique, recommande à l’entreprise CBC Service (filiale du groupe Vinci) en charge de la maîtrise d’œuvre, de découper la voûte dans son épaisseur de 7 cm et de la remplacer par un chevêtre en béton avec un croisement de poutres. « Les aciers ont ainsi été enrobés de 3 cm de béton, l’épaisseur minimale en milieu humide pour éviter l’oxydation », explique Annabelle Deverge, chargée du projet chez TNA. En tout, une dizaine d’ouvriers ont recours à des échafaudages de 15 m de haut afin d’être en mesure de couler le béton de la structure et des poutres. Le même procédé est adopté pour la pose des pavés de verre.
Un béton blanc coulé à la main
La réhabilitation de la voûte est réalisée par le sous-traitant Savanna, une entreprise familiale spécialisée dans la rénovation, basée à Fontenay-sous-Bois (94). « Nous avons été chargés de démolir la voûte soutenue tant bien que mal par 7 arches très abîmées puis de refaire tout un coffrage bois en sous-face sur lequel ont été posés les pavés de verre », explique Bruno Savanna, gérant de l’entreprise éponyme. « Après avoir fait faire des moules sur-mesure des pavés existants pour permettre à l’entreprise Larochère de fabriquer les nouveaux pavés, nous avons réalisé un gabarit avec calque. Une fois façonné le ferraillage en inox, et le coffrage, les pavés ont été repositionnés à l’identique », détaille le gérant. Un béton blanc, fabriqué sur site à base de ciments Calcia, de sable et de mignonette, recouvre maintenant la nouvelle voûte. « Coulé à la main, il a mobilisé 7 opérateurs qui travaillaient à 15 m de hauteur à l’aide d’un treuil », précise Bruno Savanna.