Le Golfe Persique est déjà l’une des zones géographiques les plus chaudes du monde. Mais à la fin du siècle, l’augmentation combinée de la chaleur et de l’humidité rendra la région trop chaude pour l’habitation, affirme une étude publiée dans Nature Climate Change.
Chauffage et climatisation permettent actuellement aux hommes de vivre partout, de la Sibérie au Canada. Toutefois, les vagues de chaleur extrêmes prévues dans le Golfe, où les températures dépassent déjà les 50°C pour atteindre parfois les 60°C, risquent de mettre à mal la capacité d’adaptation thermique que peuvent pour l’heure fournir les bâtiments.
Les données les plus récentes révèlent que les conceptions bioclimatiques, qui s’appuient sur la ventilation naturelle ou les fenêtres orientées au sud, ne seront pas suffisantes pour palier à ce problème. Le climat est un frein, certes, mais offre pourtant des opportunités. Un soleil en abondance signifie qu’il ne peut y avoir aucune pénurie d’électricité solaire mais qu’il est nécessaire, en conséquence, de développer des systèmes de stockage efficaces. Des techniques de masse thermique peuvent également jouer sur les variations de température pour aplanir les fluctuations de température.
Du côté de la conception des bâtiments, il y aurait fort à faire. Les idées architecturales traditionnelles pour les régions chaudes vont refaire surface (murs épais assurant une stabilité thermique mais renforcés avec des matériaux intelligents tels que les composites, petites fenêtres, revêtements réfléchissants...). La construction pourrait en partie être souterraine afin de bénéficier de températures plus basses et plus stables. Et cela vaut pour les transports et les rues. Ces orientations ont déjà été aperçues dans le plan de développement de Masdar City à Abu Dhabi.
Alors que nous luttons contre la climatisation (très énergivore), il faudra trouver de nouveaux moyens de rafraichir l’air ambiant comme l’usage de la terre ou de la mer (voire des fleuves et rivières) pour créer des puits de chaleur en mesure d’absorber la chaleur.