L'instruction de la Direction Générale du Travail (DGT) du 16 octobre 2015 faisant suite au décret paru le 29 juin dernier rappelle les mesures de prévention collective et individuelle à prendre lors des opérations exposant à l'amiante afin de respecter la valeur limite d'exposition professionnelle (VLEP) aux fibres d'amiante abaissée depuis le 2 juillet 2015 à 10 f/L.
En attendant les conclusions d'une étude de l'Institut national de recherche et de sécurité (INRS) portant sur l'efficacité des appareils de protection respiratoire, le texte maintient, pour le moment, les bornes antérieures des niveaux d'empoussièrement (100 f/L, 6000 f/L et 25 000 f/L) car selon l'INRS les niveaux d'empoussièrement de niveau 3 seraient sous-estimés et les équipements de protection individuelle (EPI) sous-dimensionnés.
L'instruction de la DGT rappelle donc que, suite à l'abaissement de la VLEP de 100 f/L à 10 f/L, les opérateurs pourraient revêtir une tenue étanche ventilée pour un niveau 3 d'empoussièrement. Il est même précisé que la combinaison serait "adaptée" dans le cas le plus exigent du niveau 2. Une "vigilance accrue" devra être de mise pour les travaux de retrait de plâtres, d'enduits ou de flocages.
Du point de vue organisationnel, les coordinateurs de chantier devront minimiser la coactivité autour de la source d'émission, veiller à améliorer la préparation et le retrait du support amianté en utilisant par exemple l'imprégnation à coeur préalable et l'humidification du support amianté et à minimiser l'émission de poussières lors du ramassage des déchets.
Du point de vue technique, les opérateurs devront se doter d'une captation ou aspiration à la source et s'éloigner de la source par l'utilisation d'outils appropriés. La zone traitée doit pouvoir renouveler régulièrement l'air ambiant et privilégier l'aspiration à la place du balayage. Enfin, les opérateurs devront mettre en oeuvre systématiquement la sédimentation en continu des fibres en suspension dans l'air.