La station de sports d’hiver d’Auron (06) vient de remplacer trois de ses remontées mécaniques par une nouvelle génération de télésièges. Ce projet a nécessité la collaboration de 12 entreprises dont Lafarge France et Valtinée, fournisseur local de béton, qui a formulé un béton capable de faire face à des conditions de chantier extrêmes.

Le projet comprenait la construction de 2 gares (départ et arrivée), de 11 pylônes ainsi que l’aménagement des pistes et du réseau neige. Au-delà de la période estivale, qui induit des températures élevées, le chantier de la station de ski d’Auron a été confronté à un environnement alpestre difficile d’accès sur un site de 450 m de dénivelé avec des pentes pouvant aller jusqu’à 60 %.  Les camions toupies ne pouvant pas accéder jusqu’au chantier, les livraisons de béton et de matériels de coffrage ont été réalisées par hélicoptère.  Avec un rythme de rotation élevé, celui-ci pouvait transporter jusqu’à 330 litres de béton par trajet. Chaque pylône a alors nécessité 2 à 3 camions toupies de BPE, à raison d’environ 18 rotations d’hélicoptère par camion, le tout pour une livraison de près de 250 m3 de béton. Des conditions d’accès difficiles auxquelles sont venues s’ajouter des délais serrés. En effet, lancé en mai 2015, l’ouvrage devait impérativement être finalisé avant le 1er novembre afin de limiter les aléas climatiques (du type gel, pluie, neige…) et réduire les perturbations en approvisionnement de matériels.

Une formulation de béton résistante au gel et au sel  
 
Par ailleurs, pour réaliser les travaux en haute montagne, la norme NF EN 206-1 exige un béton qui résiste au gel sévère et à la présence d’agents de déverglaçage. Lafarge a donc travaillé conjointement avec les équipes de Valtinée pour obtenir la formulation du XF4 C30/37 (42,5). Particulièrement adapté aux différences de température, aux cycles gel/dégel et aux sels de catégorie A et B, ce ciment bas carbone de haute durabilité a légitimé les efforts du projet en termes de respect de l’écologie. Formulé à base d’un ciment à faible chaleur d’hydratation couplé à des adjuvants spécifiques Basf, il a permis de maintenir l’ouvrabilité du matériau pendant près de 3 heures. Un atout de taille, à la fois pour réaliser le coulage lors des fortes chaleurs d’été mais aussi pour composer avec les aléas du transport. Avec plus de 27 % de réduction de carbone par rapport à une formule standard, le ciment CEM II/B-M (LL-S) 42,5 N CE CP2 NF, produit à l’usine Lafarge de Contes (06), est à faible montée en température, donc idéal pour les coulages d’été avec des chaleurs allant jusqu’à 35°C. « Nous avons composé une formule qui résiste aux différences de température, au gel et au sel. Pour s’en assurer, nous lui avons fait subir des tests, avec des cycles de gel/dégel (de -20 ° à +20 °), et ce pendant 56 jours », précise Pierre Mario, dirigeant de l’entreprise Valtinée.