Face à l’évolution normative, faut-il standardiser les moteurs pour répondre globalement à un segment de marché ou au contraire, proposer une réponse plus spécifique à chaque client ? Rares sont ceux qui ont opté pour la deuxième solution. Pourtant, les innovations liées à l’Etape V pourraient définitivement leur donner raison.
« Depuis toujours, notre philosophie de développement repose sur la mise en œuvre de solutions modulaires qui garantissent une réponse précise aux besoins exprimés par nos clients, que ce soit en termes de performances ou de facilité d’installation et de maintenance. Il ne s’agit pas de trouver la réponse pour tous, mais une réponse pour chacun », détaille le responsable des ventes chez Cummins France, Laurent di Vito. Au travers de ce parti pris, le motoriste exprime sa différence. Plutôt que de rechercher le dénominateur commun à tous les constructeurs d’engins, il s’inscrit dans une démarche de recherche constante d’adaptation, via des solutions aux géométries variables et aux nombreuses possibilités de raccordement. Au fil de l’évolution des normes environnementales qui s’est traduit par l’implémentation de nouveaux systèmes de post traitement, et suite aux standardisations des plateformes moteurs qui avait eu lieu auparavant, jusqu’à Etape 3, cette approche a permis de limiter l’encombrement des moteurs et de leurs solutions de post-traitement.
Le post-traitement miniaturisé
Alors que la nouvelle norme dite Etape V a obligé tous les motoristes à revoir une fois de plus leur copie, les constructeurs d’engins pouvaient craindre de se voir proposer des moteurs encore plus complexes et encombrants. Pour éviter cet écueil, Cummins a décidé de revisiter totalement le paradigme qui a présidé au développement des moteurs Etape IIIB et Etape IV. Plutôt que d’empiler, filtre à particules (DPF), réduction catalytique sélective (SCR) et pot catalytique (DOC), le constructeur de moteurs est parvenu à les regrouper et à les miniaturiser au sein d’un unique système. « Ce nouveau post traitement possède un gabarit équivalent aux modèles répondant à la norme IIIB. Concrètement, la dimension et le poids ont été divisés par 2 par rapport à la norme précédente », poursuit Laurent di Vito. Véritable aboutissement de la logique modulaire de Cummins, cet ensemble moteur/post-traitement, simplifie les choses tout en conservant les vertus des produits du motoriste, puisque le premier pas de maintenance se situe à 5 000 heures et que le module de post-traitement conserve son installation selon différentes configurations. Tout en conservant l’objectif de rendre l’installation plus compact, l’EGR refroidi a été supprimé pour minimiser le système de refroidissement du moteur.
Une norme synonyme d’opportunités ?
Affranchis de contraintes supplémentaires, les clients pourront désormais se tourner vers l’avenir. Il leur sera alors possible de se projeter sur des questions cruciales pour leurs activités, telles que la gestion des flottes de matériels et l’économie de carburant grâce à la télématique ou au système « Stop & Start ». Peut-être même que certains envisageront de profiter du « single module » sans EGR et de sa connexion aisée au bloc moteur pour repenser leur outil industriel autour d’une ligne de production, d’où sortiront indifféremment des machines à destination des marchés matures ou émergents. Après tout, le sens de l’innovation, même contraint par les normes, n’est-il pas d’ouvrir l’horizon des possibles ?