Afin de faciliter au mieux la transition numérique, les organisations professionnelles Fedene, Sypim, *Sypemi et **Syntec-Ingénierie se sont associées pour proposer aux maîtres d’ouvrage un « Kit BIM en exploitation » destiné à donner des instructions précises pour intégrer efficacement les données nécessaires à la création de valeur lors de la phase d’exploitation d’un bâtiment.
« Jusqu’à maintenant le concept BIM s’arrêtait à la livraison du bâtiment. Or la valeur ajoutée réside dans la phase d’exploitation. Il nous est donc apparu nécessaire d’adapter le BIM à l’ensemble du cycle de vie du bâtiment, au lieu de le cantonner aux phases conception/exécution », débute Eric Lamendour, directeur Digital Solutions chez Engie et membre du Syndicat du Pilotage et de la Mesure de la performance énergétique (Sypim). Un premier débat est lancé avec la problématique : « Quelle recommandation peut-on faire aux maîtres d’ouvrage pour récupérer les données essentielles à la création de valeur et à l’exploitation correcte d’un bâtiment ? » et aboutit à la création d’un « Kit BIM en exploitation », conçu pour « tirer la quintessence du concept BIM ».
« Rappelons que le BIM a pour avantage de définir les besoins du maître d’ouvrage et de fiabiliser le transfert de données. C’est un atout », poursuit Eric Lamendour. Néanmoins, pour l’utiliser efficacement, l’exploitant doit s’assurer de l’exhaustivité, de l’exclusivité et de la conformité des données tout comme de leur compatibilité et interopérabilité. « Les coûts peuvent devenir très importants si en amont les exigences n’ont pas été intégrées », confirme David Ernest, directeur Innovation & Energie chez Vinci Facilities. « Le BIM est devenu nécessaire pour la performance d’exploitation. Il permet notamment de comparer des données constructeurs avec des données de mise en service. Ainsi, on met en œuvre des process qui vont changer les pratiques de l’exploitant. Le métier s’en trouve transformé », résume-t-il.
Chez Vinci Facilities, le BIM est employé à l’analyse de l’état d’un bâtiment. Comprenant les lots CVC, plomberie et électricité, il permet de savoir si un renouvellement des équipements est nécessaire ou si une intervention ponctuelle de maintenance suffit. Pour chaque équipement, une fiche de synthèse est éditée et fournit 90% des informations utiles au technicien pour la maintenance. Dans une approche commune, la branche de Vinci dédiée au facility management et à la maintenance technique s’est rapprochée de Thalès pour mener deux expérimentations sur 2 sites. « Il en résulte une excellence opérationnelle et des avantages, en termes de temps passé et d’impact sur l’utilisateur, ont été constatés », indique David Ernest. Vinci Facilities a souhaité pousser plus loin l’expérience et travaille désormais sur de nouveaux services tels que la géolocalisation et le space management.
La clé de la réussite du BIM dans la phase d’exploitation reste l’exactitude des données. « Pour pouvoir optimiser les coûts d’un bâtiment, il est crucial de récupérer une donnée qualifiée », souligne Pascal Roger, président de la Fédération des services Energie Environnement (Fedene). Si les données sont exactes, elles sont alors intégrées à un système qui crée de la valeur dès le début d’un projet « dès lors que concepteur et exploitant se mettent à dialoguer ».
* Syndicat Professionnel des Entreprises de Multiservice Immobilier et de Facilities Management ** Syndicat professionnel des sociétés d’ingénierie