Les nouvelles technologies appelées AR (Augmented Reality), VR (Virtual Reality) sont en train de s’immiscer progressivement dans les bureaux d’études et des chantiers de Construction.
Pour une industrie dont les pratiques sont demeurées les mêmes depuis des décennies et réticente aux changements, une question légitime pourrait être : Quelle est la différence entre l’AR et le VR et quels sont leurs avantages ?
Le VR est un outil digital qui permet à son utilisateur de vivre et de sentir un environnement artificiel de son entourage généré et contrôlé par logiciel grâce à l’utilisation d’un casque spécial (par exemple: Oculus, Valve & HTC Vive, Sony PlayStation ou OSVR). La technologie permet aux architectes et ingénieurs de modifier leurs conceptions et modèles rapidement et de voir le résultat en direct et qui leur permettra de prendre des décisions importantes sans coûts ni délais supplémentaires. Sur les chantiers, le VR va permettre d’améliorer énormément la sécurité et de gagner des semaines, pour ne pas dire des mois entiers, sur la période de formation des employés. Le plus grand projet d’Europe, la construction de la ligne ferroviaire Elizabeth à Londres, un projet qui coûte $ 19.8 milliards, a par exemple, fait appel à VR pour sa modélisation.
L’AR est, pour sa part une technologie qui permet à son utilisateur à la fois de vivre dans un milieu de travail artificiel mais aussi d’agir sur les éléments qui n’existent pas encore. L’AR donne la faculté de projeter sur le paysage réel, un paysage virtuel que l’utilisateur peut manipuler à volonté et voir le résultat en direct sur le monde réel. Un exemple pratique d’application d’AR est illustré par le partenariat entre Caterpillar et Scope AR pour réaliser la réparation à distance sur les chantiers de construction. Un ouvrier sur un chantier à l’autre bout du monde peut ainsi communiquer avec un expert qui va lui montrer, à l’aide d’une vidéo en streaming, d’écran partagé, d’annotations, et de visualisation en temps réel, comment réparer sa machine ou comment utiliser sa machine avec plus d’efficacité.
Enfin, l’industrie du BTP connaît déjà le BIM ou la modélisation des données du bâtiment. C’est le processus d’intégration, de production, de gestion et de visualisation des données par logiciel de modélisation en trois dimensions pour produire une maquette numérique. Depuis le mois d’Août 2016, tous les spécialistes de travaux publics en Angleterre se voient dans l’obligation de se conformer à la norme BIM Niveau 2, qui les oblige à pouvoir exporter leurs maquettes dans un format compatible entre les différents logiciels (format IFC par exemple) afin de faciliter leurs échanges, partages et modifications. Ci-dessous un rappel des différents niveaux de BIM pour nos lecteurs:
BIM Niveau 0: CAO 2D non géré, non structuré. Pas de collaboration. BIM Niveau 1: CAO 3D pour la conception avec mélange de 2D non structuré. Pas de collaboration. BIM Niveau 2: Maquette numérique en 3D en format compatible IFC ou Cobie pour les échanges, partages et diffusion. Collaboration. BIM Niveau 3: Un modèle unique stocké sur un serveur centralisé, accessible pour tous les intervenants et durant toute la durée de vie du modèle.
Selon les experts d’ici dix ans, la numérisation à grande échelle touchera pratiquement tous les secteurs du BTP et permettra aux entreprises de construction d’économiser jusqu’à 20% sur les coûts de conception, l’ingénierie et les phases de construction