La Fédération de l’industrie du béton (FIB) interpelle les pouvoirs publics sur l’impact du travail détaché dans le secteur du BTP. Elle plaide notamment pour une intensification des contrôles sur les chantiers et pour une vérification des offres « anormalement basses » reçues dans le cadre des marchés publics.
La FIB délimite en premier lieu le contexte de cette revendication : l’utilisation exponentielle de la main-d’œuvre détachée sur les chantiers de construction engendre des impacts non-négligeables, portant entre autres sur les choix entre différents systèmes constructifs, sur la capacité d’innovation des entreprises, sur la qualité et la provenance des produits mis sur le marché et sur la sécurité des sites. Avec pour objectif de préserver la compétitivité des entreprises françaises et de consolider leur savoir-faire au sein de l’Europe, la FIB interpelle les pouvoirs publics en leur demandant de défendre un principe d’équité dans l’emploi des salariés, entre travailleurs détachés et salariés nationaux. Selon l’organisation, jusqu’à 10 fois plus de travailleurs détachés auraient été employés en l’espace de 10 ans, dont la majorité dans le secteur du BTP. Les données provisoires transmises à la Commission nationale de lutte contre le travail illégal feraient état de 286 025 travailleurs détachés employés en France en 2015 (sur la base des déclarations des entreprises à l’administration), soit une hausse de 25% par rapport à 2014.
Pour éviter les conséquences sur l’économie, l’emploi, la qualité, la sécurité et l’environnement, la FIB demande donc aux pouvoirs publics que les conditions sociales applicables aux travailleurs détachés dans les pays européens respectent les règles sociales du pays où ils sont employés ainsi que les règles de sécurité au travail. De plus, l’organisation plaide pour des contrôles plus fréquents sur les chantiers, et pour que les marchés publics respectent la législation, plus précisément que les offres soient vérifiées systématiquement, au regard des niveaux de prix « anormalement bas ». Enfin, et toujours dans le cadre des marchés publics, la FIB estime que les besoins et prestations qui font l’objet du marché concerné doivent être définis en recourant à des spécifications techniques précises.