400 tonnes d’échafaudages, 44 mètres de portée, des délais serrés et un montage complexe... le chantier de rénovation de la verrière du Palais d’Antin à Paris est un vrai défi technique pour le fabricant d’échafaudages et d’étaiements Mills.
Débutée fin août 2016, la restauration des couvertures et des parties hautes de la rotonde du Palais d’Antin (aile Ouest du Grand Palais) constitue la première phase du projet de rénovation et d’aménagement du Grand Palais qui se poursuivra de novembre 2020 à 2024. Cette première phase préliminaire doit s’achever à la fin de l’année 2017. Elle bénéficie du soutien des Fondations Velux. Ces travaux d’une grande complexité, et confiés à François Chatillon, Architecte en Chef des Monuments Historiques, en charge du Grand Palais, mobiliseront des architectes, des ingénieurs et des restaurateurs de talent. Pour les réaliser, 400 tonnes d’échafaudages Mills ont été installés sur l’édifice. "Nous avons du déployer tous nos types de matériels sur ce chantier", souligne David Grandclaude, Chef d’agence Paris, Mills.
Un platelage de 14 m de haut
La première étape de ce projet de restauration a été le déploiement d’un impressionnant platelage intérieur, à 14 m de haut, au niveau des chapiteaux des piliers du hall afin de permettre l’accès aux parties hautes. Prévu initialement en échafaudage, afin de limiter l’emprise au sol, Mills a remplacé l’échafaudage par un plancher en bois constitué de poutrelles de coffrage, reposant sur une charpente métallique soutenue par des tours d’étaiement. L’impressionnant plancher est donc soutenu par 4 piliers d’échafaudage et couvre la totalité du diamètre de la rotonde, permettant aux différents corps de métiers et aux restaurateurs d’atteindre le haut de la rotonde. Le platelage a été mis en place en un mois, dans des délais très serrés. "Il a fallu monter 180 tonnes de matériels en passant par la porte d’entrée de 2 m de large sur 2 m de haut", raconte David Grandclaude. Avec des reprises de charges de 500 kg/m2, le platelage de 600 m2 est réalisé en poutrelles bois HEB avec trois épaisseurs de contre-plaqué coupe-feu. La dalle en rez-de-chaussée a été sous-étayée pour permettre le passage des deux mini-grues araignées pour le montage de la structure. "Quatre tripodes ont été installés pour reprendre les charges, soit 40 tonnes par tripode", précise-t-il. Les travaux de cette phase se faisant en site occupé, l’objectif était de minimiser l’empattement des échafaudages au sol pour laisser le maximum de place aux visiteurs pendant la durée du chantier. "Des travaux de rénovation des charpentes ont entrainé des contraintes supplémentaires, nécessitant de s’appuyer en porte-à-faux sur les structures métalliques de la verrière", ajoute David Grandclaude.
Un échaudage parapluie de 44 m de portée
En extérieur, un échafaudage parapluie vient couvrir le dôme extérieur de la rotonde afin d’entreprendre les travaux d’étanchéité et de restauration des couvertures incluant la restauration des verrières des coupoles, les couvertures en zinc et ardoises ainsi que les ornements. Le parapluie de 44 m de portée et 42,5 m de largeur sur une surface de 1870 m2 repose sur les pylônes autour du platelage. Quatre tours d’étaiement en MT 100 traversent la toiture et s’appuient sur les colonnes depuis les fondations. Des cintres H33 ont été acheminés par convois exceptionnel et assemblés avenue Franklin Roosevelt. "Le parapluie a été monté en trois week-ends de nuit, et assemblé de jour", explique David Grandclaude. Une grue de 350 tonnes avec contre-flèche mobile (société Fosselev) a été utilisée pour lever l’ensemble. L’avenue Franklin Roosevelt a été bloquée pour permettre les allers et retours des 5 à 10 semi remorques par nuit (4 tonnes par camion). Les éléments sont arrivés en 12 mètres de longueur puis assemblés sur 44 mètres. Une équipe de 12 personnes a été mobilisée pour le montage du parapluie. "L’une des principales contraintes a été d’assurer la stabilité de l’ensemble, notamment à cause de la grosse prise au vent au sommet. Pour ancrer la structure, des câbles ont été tirés avec des reprises de charges calculées sur mesure pour liaisonner le bâtiment avec le parapluie". Pour former la charpente, les fermes CK800 ont été assemblées en neuf caissons puis grutées (le plus long mesurant 20 m et monté en trois éléments). Un système d’amarrage par câble a été mis au point. Les ancrages traversent les murs et se reprennent sur les voiles du R+2. Les pignons sont fermés en échafaudage pour moitié en hauteur. Puis l’ensemble de la toiture provisoire a été bâché. Un ascenseur de chantier de 25,50 m de haut a été installé car tous les travaux se font de l’extérieur (sauf l’ornementation de l’intérieur de la verrière). Enfin, une passerelle de 45 m a été mise en place pour acheminer les matériaux.
Le chantier en bref Maître d’ouvrage : RMNGP Maître d’ouvrage délégué : OPPIC Maître d’oeuvre : François Chatillon, architecte Entreprise lot 01 : Altempo / Mills Couverture : UTB / Verre & Métal BET Structure/Fluides : IgreC-ingénierie