Les aciéristes nordiques entrent en fusion. Le suédois SSAB rachète son concurrent finlandais Ruukki pour 1,15 milliard d’euros.
Selon les communiqués, dans un marché mondial de l’acier déprimé, cette fusion permettra au nouveau groupe sidérurgiste "de renforcer sa compétitivité en améliorant les positions en termes de coûts et augmentant la flexibilité de la production en vue de mieux s’adapter aux fluctuations de la demande". Les deux entreprises ont chiffré à 158,4 millions d’euros les économies que devrait générer leur fusion. La capacité de production annuelle sera de 8,8 millions de tonnes d’acier, avec des sites en Suède, en Finlande et aux Etats Unis. Restent certaines questions, au premier rang desquelles la faisabilité du projet soumis aux autorités de la concurrence, le nom de la nouvelle entité…mais aussi et surtout la stratégie concernant les gammes de produits autrefois concurrentes et parfois complémentaires : Hardox ou Raex pour les aciers anti abrasion, Weldox ou Optim pour les aciers à haute limite élastique. Les premières réponses à ces questions ne sont pas attendues avant cet été.
Et le réseau ?
Quant à la distribution de ces aciers spéciaux en France, le seul cas litigieux concerne la société nantaise Blanchard Oxycoupage. Cet ex-acteur historique pour SSAB, est en effet depuis 2009 le seul distributeur officiel des aciers spéciaux Ruukki en France. "Nous avons commercialisé 1.000 t de Raex en 2013, soit à peu près le volume de ce que nous faisions pour SSAB en 2009. Je ne pense pas que ce rachat puisse remettre en cause notre activité car depuis notre départ du réseau SSAB, il n’y a pas eu de concurrent qui se soit réellement implantés sur notre territoire", explique Emerson Blanchard, dirigeant de Blanchard Oxycoupage. Loin de voir dans ce rachat une entrave à son action, Emerson Blanchard y voit des opportunités de développement : "La fusion SSAB – Ruukki permettra de proposer une gamme encore plus large de produits et offrira donc la possibilité aux distributeurs de répondre plus précisément aux besoins de leurs clients, voire d’élargir leur clientèle." Le nantais garde un moral…d’acier.
