Arnaud Colson, président de l’Union nationale des producteurs de granulats (UNPG), nous a livré le bilan 2014 et les perspectives 2015 de la production de granulats dans l’Hexagone. La profession souffre globalement d’un planning de travaux désespérément vide chez les collectivités comme chez l’Etat ainsi que d’un manque de confiance paralysant les décisions.
D’après Arnaud Colson, président de l’UNPG, une des branches de l’Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction (Unicem), les professionnels des granulats sont confrontés à une tendance baissière depuis déjà quelques années : "Dans les années 2006-2007, la production de granulats atteignait les 430 millions de tonnes. Aujourd’hui, on est descendu à 350 millions, soit une perte de 80 millions en 7 ans. Un phénomène lié à la crise financière que l’on connaît en France et plus largement en Europe, à l’affaiblissement des finances des collectivités territoriales, au manque voire à l’absence de grands projets structurants… On peut ajouter à cela que le secteur du bâtiment, y compris le segment des logements sociaux, est en chute. Tout cela contribue à affaiblir progressivement la filière du BTP, et par voie de conséquence, celle des producteurs de granulats".
Dans ces conditions, comment se présente l’année 2015 ? "Il y a un contexte général qui nous fait tomber dans une sorte de trou noir et ce, sur au moins la première moitié de l’année 2015. A l’échelle nationale, les inquiétudes des professionnels de notre filière sont grandes", prévient Arnaud Colson. "En 2014, l’activité de la filière UNPG a baissé de 6% par rapport à 2013. La première partie de 2015 devrait certainement connaître la même dégradation. Les professionnels essayent de trouver malgré tout des solutions pour optimiser leur production, rationaliser leurs outils, améliorer les efforts de recherche, trouver des stratégies qui leur évitent de fermer leurs sociétés. Concrètement, cela se traduit par des ajustements, comme les regroupements ou les mises en sommeil de sites. Mais toujours est-il que la filière est vraiment en train de se replier sur elle-même".
Et le président de l’UNPG de considérer que le dynamisme des politiques publiques pour relancer le BTP n’est pas encore au rendez-vous : "Je pense qu’il manque une chose, un élément qui permette à notre activité de rester en éveil entre aujourd’hui et la mise en œuvre du plan de relance du Premier ministre Manuel Valls. Il est cependant encore beaucoup trop tôt, car le temps que les procédures liées à ce plan se mettent en route, il peut s’écouler encore 6 ou 8 mois. Mais plus globalement, il faudrait que l’Etat adopte une démarche bien plus volontariste dans les secteurs des grands travaux et de la construction".