L’Ordif – Observatoire régional des déchets d’Ile-de-France – publie les premiers chiffres de la 4ème enquête Itom – Installations de traitement des ordures ménagères – menées pour le compte de l’Ademe depuis 2006. Les données de plus de 160 installations (sur 190 interrogées) permettent de tirer un premier bilan sur les grandes tendances du traitement des déchets en Ile-de-France.
Premier constat : les usines d’incinération franciliennes tournent à plein régime avec 3,83 millions de tonnes incinérées en 2012 (3,61 Mt en 2010) pour une capacité technique de 3,95 Mt. La part des déchets ménagers et assimilés est stable à 88%. Autre leçon, les tonnages stockés ont baissé depuis 2006, même si 2012 accuse une légère reprise à 2,72 Mt, indice d’un retour de croissance économique après le creux de 2009 et 2010. Concernant les collectes sélectives, les tonnages restent stables (418.000 t, +2% par rapport à 2010) et la répartition des matières premières secondes triées également (302.000 t dont 30% de journaux-magazines). Ici, le taux de refus reste autour de 24%. "On note que le traitement des collectes sélectives des ménages se fait de plus en plus au sein de centres sous maîtrise d’ouvrage public, à hauteur de 73% et en augmentation de 3% par rapport à 2010", pointe Blandine Barrault, chef de projet Traitement à l’Ordif.
Valorisation énergétique
Installés dans les usines de compostage ou de méthanisation, les procédés de Tri-Mécano-Biologique sont en perte de vitesse en 2012 (7 unités fonctionnelles en 2006, 2 en 2012) avec 62.673 t traitées pour 18 000 t de compost. Enfin, 33 plateformes franciliennes dédiées aux de déchets verts ont traité 482.601 t pour produire plus de 248.000 t de compost et 50.000 t de broyat de bois dirigés vers le paillage et les chaufferies biomasses. Au chapitre de la récupération énergétique, l’Ordif note que désormais l’ensemble des 19 usines d’incinération d’Ile-de-France récupère l’énergie produite lors de la combustion des déchets, avec 11 unités de co-génération (+3 par rapport à 2010) et 13 unités avec une performance énergétique supérieure à 60%. "Depuis 2006, les productions respectives d’électricité et de chaleur ont augmenté de 22%", ajoute Blandine Barrault. "Cela représente 659.000 MWh thermiques et 117.500 MWh électriques supplémentaires produits en 2012. Parallèlement, 1.803 MWh d’électricité ont été vendus à partir de biogaz issus de la méthanisation." Enfin, avec l’enfouissement de 2,72 Mt de déchets, 7 des 10 ISDND valorisent leur biogaz soit en production d’électricité, soit en biocarburant. 327.000 MWh ont ainsi été valorisés énergétiquement en 2012.