Eiffage Immobilier Méditerranée et Eiffage Construction Provence, associés à Gauthey et Polypop, expérimentent une nouvelle méthode pour dépolluer les sols : la mycorémédiation.
Cette expérimentation (une première en Europe) a lieu dans le cadre du chantier de l’îlot démonstrateur Allar à Marseille (projet Euromed 2), baptisé Smartseille. Bien plus écologique que l’enfouissement des terres polluées, la dépollution douce par le mycélium permet l’absorption et la transformation des contaminants du sol : hydrocarbures lourds et aromatiques, cadmium et plomb notamment.
L’étude préalable des polluants permet de sélectionner les souches fongiques les plus adaptées. Les résultats en laboratoire sont au rendez-vous, puisqu’en 25 jours d’observation on observe : 47 % des hydrocarbures lourds et 35 % des hydrocarbures aromatiques détruits ; 55 % du cadmium et 40 % du plomb retirés.
L’expérience a ensuite été reproduite à plus grande échelle sur une microparcelle de terrain, sur deux piles de 90 m3 au total. Elles se composent d’un mille-feuille formé d’une couche de terre polluée et d’une couche de susbstrat à base de pailles inoculées. Les champignons doivent ensuite se développer et dégrader les hydrocarbures comme ils le feraient avec du bois en pleine nature. Il s’agit d’une phase complexe car de nombreuses variables doivent être maîtrisées : vent, pluies importantes et températures élevées sous les bâches…
Quoi qu’il en soit, la méthode présente plusieurs avantages : elle est infiniment moins énergivore que les techniques traditionnelles et elle permet de réduire significativement le très coûteux enfouissement des terres polluées de classe 1, tout en favorisant le réemploi sur le site.