Le 3 janvier, l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) et l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) ont dévoilé les 19 projets proposant des solutions innovantes pour optimiser, en amont du stockage, la gestion des déchets radioactifs issus du démantèlement des installations nucléaires.
L’appel à projets était organisé en deux éditions : la 1ère lancée en 2014 a déjà permis de soutenir 10 projets pour un financement total de 15,6 M€. Pour cette seconde édition lancée fin 2015, 19 projets ont été sélectionnés. Avec cet appel à projets, l’Andra souhaitait stimuler l’innovation autour de la gestion des déchets radioactifs de démantèlement dont les volumes sont amenés à croitre fortement dans les années à venir. Il s’agissait en particulier de favoriser la transposition à la gestion des déchets radioactifs, de technologies et de savoir-faire existants ou en développement dans d’autres domaines : traitement des déchets conventionnels, nouveaux matériaux développés pour le génie civil...
Parmi les projets retenus, on citera Cyber qui a vocation à séparer les constituants des bétons radioactifs (pâte de ciment, sable, et granulats) afin de permettre leur réutilisation en tant que matériau de remplissage des alvéoles de stockage ou constituants de nouveaux matériaux cimentaires, par exemple des mortiers pour le blocage des déchets radioactifs dans les conteneurs. Les bétons contaminés constituent en effet de gros volumes de déchets sur les chantiers de démantèlement, le projet Cyber permettant ainsi de diminuer les volumes à stocker. Ce projet est coordonné par Séché Energies, et est mené en collaboration avec le BRGM et la PME SAIREM (spécialisée dans le développement et la construction de four micro-ondes).
Le projet Inifuge a pour but quant à lui de développer des matériaux géopolymères résistants au feu pour le stockage géologique des déchets radioactifs et d’étudier les paramètres d’élaboration influençant leurs propriétés. L’objectif est ainsi d’optimiser leur résistance au feu et leur durabilité. Ce projet est le fruit d’une collaboration l’université de Limoges (laboratoires SPCTS et GRESE), l’Institut de chimie de Clermont Ferrand, et l’Université de Toulouse (LMDC).
L’objectif du projet Tomis, enfin, est de développer un outil de caractérisation in situ des colis de déchets radioactifs et des d’équipements à démanteler contaminés, mobile et utilisable sur site en cours de démantèlement n’importe où, basé sur la tomographie, technique d’imagerie par rayons X couramment utilisée dans le domaine médical, comme lors de scanners par exemple. Cet équipement sera transportable mobile, permettant ainsi de réaliser des mesures au coeur des chantiers de démantèlement, là où les tomographes nécessitent habituellement des infrastructures de radioprotection lourdes et coûteuses. Ce projet est le fruit d’un partenariat entre le CEA et Thales.