Microeconomix, l’un des premiers cabinets français de conseil en économie, a mené une étude sur les autoroutes dans le cadre du programme de travaux de 3,6 milliards d’euros induit par le plan de relance autoroutier. A l’issue de cette étude, le cabinet pointe "la rentabilité exceptionnelle disproportionnée" des sociétés concessionnaires d’autoroutes.
A la suite du lancement du plan de relance autoroutier, l’Autorité de la concurrence avait rendu publiques le 17 septembre dernier des conclusions d’une analyse sur le secteur des autoroutes après la privatisation des sociétés concessionnaires. Cette dernière avait souligné que "la rentabilité exceptionnelle" de ces sociétés, "largement déconnectée de leurs coûts et disproportionnée par rapport au risque de leur activité" était assimilable à "une rente". Elle demandait ainsi à l’Etat de rééquilibrer ce plan de relance en faveur des usagers et de l’Etat.
Dans son étude, Microeconomix regrette que "la rente des autoroutes soit laissée aux mains des concessionnaires privés" et que "soit exclue des débats la possibilité offerte par les contrats de concession d’une résiliation anticipée des contrats de concession". Considérant le rachat des concessions comme "une option tout à fait réaliste et réalisable", le cabinet de conseil rappelle qu’il permettrait à l’Etat "de nationaliser la rente dont bénéficient les sociétés concessionnaires et de l’utiliser pour financer les travaux de plan de relance".
"Précisons qu’il ne s’agit aucunement d’une nationalisation des sociétés d’autoroutes, ni même forcément d’une nationalisation de leur exploitation. Il s’agit pour l’Etat de se réapproprier une rente dont il a laissé trop longtemps profiter les concessionnaires actuels", précise l’étude de Microeconomix.