C’est un rebondissement pour le moins inattendu : Mike Poon, le riche industriel chinois qui a racheté 49,9% de la société de gestion de l’aéroport de Toulouse-Blagnac en avril dernier, a totalement disparu de la circulation. Impossible de remettre la main dessus, et donc de savoir ce que l’infrastructure va devenir.
Le Figaro rapporte l’information : le richissime Mike Poon, à la tête de la société Symbiose, s’est volatilisé. "Il a totalement disparu des écrans-radars il y a environ un mois", explique Maître Christophe Lèguevaques, avocat du collectif des opposants à la privatisation de l’aéroport de Toulouse-Blagnac. Certaines sources ont affirmé qu’il aurait actuellement quelques démêlés avec la justice de son pays, laquelle l’aurait inculpé pour corruption dans un scandale financier. Du coup, l’aéroport, ses personnels, ses acteurs comme ses enjeux sont en attente d’une éventuelle réponse à la question "Mais où est donc passé Mike Poon ?".
Pour l’heure, les opposants à la privatisation de ce qui est considéré comme le 4ème aéroport français en termes de trafic, exigent de l’Etat une implication dans le dossier, a fortiori si le jugement du richissime industriel pour motif de corruption est avéré. Les mêmes opposants qui avaient déjà trouvé "relativement bizarre" l’offre de rachat de Mike Poon, qui avait avancé 308 millions d’euros pour une infrastructure qui n’en valait que 150…une proposition qui avait fait dire que l’aéroport de Toulouse-Blagnac n’allait pas être privatisé mais "nationalisé au profit de l’Etat chinois"…
Les opposants à la privatisation font pression sur le gouvernement
D’autant que l’industriel chinois n’est pas le seul à rencontrer quelques soucis, puisque l’opérateur canadien Lavallin, devant également participer à la future gestion de l’aéroport, serait interdit bancaire par la Banque mondiale, pour des faits de…corruption. "Les suspicions de corruption […] doivent surtout conduire à renoncer à la privatisation de l’aéroport de Toulouse-Blagnac, sans attendre le recours au conseil d’État que nous avons déposé avec nos conseils", a déclaré Chantal Beer-Demander, la présidente du collectif d’opposants à la privatisation, au Figaro. "Il y a trop d’opacité dans toute cela." Et le collectif de faire pression sur le Premier ministre Manuel Valls qui devrait rencontrer son homologue de l’Empire du Milieu ce jeudi à Toulouse, pour qu’ils évoquent ensemble ce dossier atypique.