L’aéroport de Tours, la préfecture d’Indre-et-Loire, se retrouve déstabilisé suite à la décision de fermer l’école militaire qui s’y trouve. En contrepartie, l’aéroport de Châteauroux, la préfecture de l’Indre, situé à quelques 120 km de son homologue tourangeau, est en train de développer ses activités commerciales.

Le quotidien La Nouvelle République pose la question : peut-on craindre une concurrence entre les deux infrastructures aéroportuaires ? Cette situation peut toujours être envisagée, mais l’heure est plutôt au constat économique. D’un côté, l’aéroport de Tours-Val de Loire ne semble pas (plus ?) être à la hauteur des enjeux commerciaux, et notamment touristiques, de la région ; en effet, l’école de chasse de la BA 705 basée sur place doit quitter les lieux entre 2016 et 2019, or c’est justement l’armée qui assume aujourd’hui un certain nombre d’activités sur le site, comme la sécurité des pistes et la protection incendie. Des activités qu’il faudra financer autrement, ce qui n’est pas gagné quand on sait que les collectivités territoriales du secteur ont toutes réduit leurs investissements dans cet aéroport en 2015…

Châteauroux éprouve le besoin d’accroître son offre

A 120 km de là, l’avenir semble plus rose à l’aéroport de Châteauroux-Déols. Pour rappel, cette infrastructure date de la fin de la Seconde guerre mondiale, lorsque les forces américaines alors stationnées en Berry ont décidé de construire une plateforme logistique capable d’accueillir n’importe quel type d’avion. Ce qui permet à l’aéroport de Châteauroux de disposer aujourd’hui d’une piste longue de 3,5 km ; un équipement régulièrement mis en avant, et qui a notamment été utilisé pour les essais de l’A380. Bien que majoritairement orienté vers le fret, l’entraînement des pilotes et la maintenance aéronautique, le site se tourne de plus en plus vers les vols commerciaux et devrait prochainement se doter d’une nouvelle tour de contrôle. L’aéroport de l’Indre bénéficie en outre de subventions accordées par la région Centre-Val de Loire pour développer ces nouvelles lignes.

180 000 passagers annuels pour Tours

Certes, l’affluence de voyageurs à Châteauroux ne rivalise pas avec celle enregistrée à Tours, où l’on atteint les 180 000 passagers chaque année, et l’offre castelroussine se limite à des vols, par exemple vers Ajaccio ou Nice, uniquement assurés pendant la période estivale, alors que l’offre tourangelle est bien plus diversifiée (Marseille, Londres, Marrakech…). Mais à l’heure actuelle, la balance du développement commercial semble plus pencher en faveur de Châteauroux, dont l’aéroport semble promis à un bel avenir grâce aux importants accords passés entre la municipalité, le site et des entreprises chinoises désireuses d’investir dans l’infrastructure. Quant à Tours, le moment est peut-être venu de reconsidérer l’organisation de son aéroport en n’intégrant plus, ou du moins peu, les activités militaires dans sa réflexion globale.