Une enquête a été ouverte par le Pôle Financier du Tribunal de Paris autour des marchés attribués dans le cadre du projet de la Nouvelle Route du Littoral à La Réunion. Des soupçons de corruption pèseraient sur des élus régionaux.
Le projet de Nouvelle Route du Littoral consiste à construire une nouvelle route au large de l’île (littéralement sur la mer) afin de permettre aux usagers d’échapper aux chutes de pierres de la falaise. Une nouvelle infrastructure qui doit relier Saint-Denis à La Possession d’ici à 2018. Elle est constituée d’une route-digue et d’un viaduc en mer, le plus long de France. Les opposants au projet lui reprochent son coût faramineux - 1,6 milliard d’euros - et son impact désastreux sur l’environnement.
Depuis quelques mois, c’est une toute autre polémique qui touche le projet. Début 2015, la section de recherches de la gendarmerie a ouvert une enquête sur les conditions d’attribution des marchés de la Nouvelle Route du Littoral et début septembre 2015, des enquêteurs du pôle financier du Tribunal de Paris, ainsi qu’un juge d’instruction parisien, se sont rendus sur l’île au motif de l’audition de plusieurs élus régionaux.
Le site d’information Mediapart corse à nouveau l’affaire avec la publication d’une enquête intitulée "De lourds soupçons pèsent sur la route à 1,6 milliard". Nos confrères évoquent des "soupçons de corruption, atteintes à l’environnement, risque de dérive financière". Selon le site d’information, désormais les investigations sont tournées vers les attributions de marchés publics dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte pour "Corruption et favoritisme".
Selon Julien Sartre, journaliste auteur de l’enquête, "le parquet national financier cherche à vérifier l’existence d’éventuelles commissions dans l’entourage des élus impliqués dans la passation des marchés. Les enquêteurs sont sur la piste de flux financiers suspects vers des pays réputés pour leur opacité, notamment les Seychelles".