La Fédération nationale des travaux publics (FNTP) a fait le point sur l’activité du secteur pour l’année écoulée et a présenté les perspectives de l’année à venir. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les TP subissent frontalement la crise ainsi que la baisse des dotations de l’Etat envers les collectivités, et que les (maigres) espoirs de 2016 se comptent sur les doigts de la main.
« Nous avons maintenant atteint un record historique de baisse de notre activité, baisse cumulée depuis 17 mois. » Le président de la FNTP, Bruno Cavagné, commence à être las de tirer la sonnette d’alarme que les responsables politiques ne semblent pas entendre. Et la situation risque de ne pas aller en s’arrangeant au vu des reculades et retards de l’Etat ainsi que de l’actualité budgétaire : « La baisse des dotations de l’Etat envers les collectivités, ça a été le coup de grâce pour nous », affirme Bruno Cavagné.
Rien qu’en 2015, l’activité a reculé de 8% (c’est la plus forte baisse enregistrée depuis 30 ans !), 15 000 emplois ont été détruits dans la profession, pendant que 266 entreprises de la filière ont été placées en redressement voire en liquidation judiciaire sur la période d’août 2014 à juillet 2015. Seuls les segments des travaux ferroviaires et électriques (incluant les télécoms et les activités numériques) s’en sortent bien.
Des infrastructures qui continuent à se dégrader
Avec un tel constat, difficile d’avoir des raisons d’espérer pour 2016 : « Le budget de l’AFITF (*) n’est toujours pas à la hauteur des annonces, puisque les recettes 2016 sont estimées à 1,9 Md€, alors que nous aurions besoin de 2,5 Mds€ pour financer les projets qui sont déjà engagés. Il est clair qu’il va donc falloir faire des choix. La seule bonne nouvelle, c’est le plan de relance autoroutier », explique Bruno Cavagné. Mais même avec ce plan, 2016 ne sera pas l’année de la sortie du tunnel pour les TP, la fédération prévoyant une nouvelle baisse d’activité de 3% pour l’année prochaine.
Le président de la FNTP a enfin voulu attirer l’attention sur la régression de la France dans les classements internationaux portant sur les infrastructures : « Si nos infrastructures continuent de se dégrader, c’est l’attractivité de notre pays qui sera dégradée, et au final ce seront donc les investissements dans notre pays qui se dégraderont ! Ne pas entretenir les infrastructures aujourd’hui, revient à payer une seconde fois le coût initial de ces infrastructures demain ! ».
Lors du Salon des maires et des collectivités locales qui aura lieu à Paris du 17 au 19 novembre prochain, Bruno Cavagné tentera, une fois de plus, d’alerter les politiques sur l’urgence de la situation.
(*) AFITF : Agence de financement des infrastructures de transports de France