2015 aura vu la fusion des infrastructures portuaires de Boulogne et de Calais, ce qui aura permis au site désormais unique d’engranger d’excellents résultats sur les plans organisationnel et économique. Focus sur ce port mutualisé à l’heure de la modernisation – et de la réussite.
 
Réunis depuis le 22 juillet dernier au sein de la même société (la SEPD, ou Société d’exploitation des ports du détroit), les ports de Boulogne et de Calais ont donc réalisé un exercice 2015 des plus satisfaisants. Pourtant, tout ne semblait pas gagné pour le site de Calais qui a dû affronter un contexte difficile, entre la cessation d’activité de MyFerryLink et l’afflux massif de migrants cherchant à rejoindre la Grande-Bretagne – ce qui a entraîné de nombreuses mesures de sécurisation du site.
Malgré cela, le trafic de marchandises est resté important à Calais, lui permettant de conserver sa place de leader transmanche : environ 1,85 million de poids lourds auront emprunté les installations portuaires en 2015, soit + 1,39 % par rapport à 2014. Seul point noir : la baisse du trafic passagers (moins de 10 millions en 2015, soit – 8,83 %), bien que Calais demeure le premier port français de voyageurs. Pour 2016, le site reste confiant grâce aux nombreux travaux prévus d’extension des infrastructures, la mise en service de l’autoroute ferroviaire Viia Britanica, qui devrait booster le ferroutage, et la hausse du nombre de croisières au départ de Calais (14).
 
Une activité transmanche 2015 dépassant les 41,5 Mt de marchandises pour les 2 ports
 
Du côté de Boulogne-sur-Mer, que des bonnes nouvelles aussi : le port sauvegarde sa position de leader de la pêche française en augmentant son tonnage de 8 %, soit 35 580 tonnes et un chiffre d’affaires de 79,1 millions d’euros. L’activité du port de commerce est également en forte progression, à + 28 % par rapport à 2014 (soit presque 300 000 tonnes traitées en 2015), un bond imputable au lancement industriel de l’installation des Carrières du Boulonnais.
En outre, le port de Boulogne, qui a besoin d’une lourde rénovation, et par conséquent de lourds investissements, et par extension d’une meilleure organisation, a été doté l’année dernière de deux comités : un comité « stratégique des investisseurs » regroupant les institutions locales et devant valider le plan pluriannuel des investissements, et un comité « criée » réunissant les professionnels de la pêche pour prendre en compte leurs besoins.