Dans le dossier du réacteur pressurisé européen (EPR) de Flamanville, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) mène actuellement des essais sur la cuve de l’installation, considérée comme défaillante. Mais aux yeux d’EDF, le composant sera inexorablement déclaré valable.
D’après une information de L’Usine Nouvelle, 89% des tests réalisés par l’ASN sur la cuve du réacteur nucléaire de nouvelle génération de Flamanville sont achevés. Pour rappel, la découverte en mars 2015 de teneurs anormales de carbone dans le couvercle et dans le fond de cette cuve avaient obligé le géant du nucléaire Areva, et celui de l’électricité EDF, à mener un programme d’essais pour attester de la viabilité de l’EPR, tout cela sous contrôle de l’ASN. A l’heure actuelle, 1 600 tests ont donc déjà été effectués sur trois composants semblables à la cuve et indiqueraient que l’installation respecte les pré-requis. Les trois pièces analysées ont été fabriquées dans la même usine que la cuve, à savoir le site d’Areva de Creusot Forge. Pour les responsables d’EDF, le verdict de l’ASN sera inéluctablement positif et validera l’équipement. Certains de ces composants présenteraient pourtant des teneurs en carbone encore plus élevées que celle décelée dans la cuve.
Toujours est-il que les résultats collectés ont été progressivement transmis à l’ASN, selon L’Usine Nouvelle. Le gendarme du nucléaire devrait ainsi disposer de l’ensemble du dossier d’ici la fin novembre. Sa validation – ou son rejet, interviendra avant la fin du 1er semestre 2017. Dans le cas d’un refus, c’est tout le projet de l’EPR de Flamanville qui serait alors remis en cause. Un projet qui a déjà été ébranlé à plusieurs reprises, avec un retard dans la livraison de l’infrastructure et un coût qui n’a cessé de grimper : le démarrage de « Flamanville 3 » est prévu pour le 4ème trimestre 2018 – soit 6 ans de retard, pour une facture globale atteignant les 10,5 milliards d’euros, soit 3 fois plus que le montant initial.