Alain Vidalies, secrétaire d’Etat chargé des Transports, a annoncé hier la feuille de route du gouvernement dans le dossier des Trains d’Equilibre du Territoire (TET), plus connus sous le nom d’Intercités. Ces lignes ferroviaires ont fait l’objet d’un rapport récent qui a pointé, non seulement leur grand âge, mais aussi leur déficit colossal.
L’heure de la mobilisation semble avoir sonné pour les Intercités, ces ex-Corail Téoz qui ont perdu 20% de voyageurs depuis 2011 et ont accusé un déficit d’exploitation de 330 millions d’euros en 2014, tandis que celui de l’année 2016 est estimé à 450 millions. Face à ce constat, le gouvernement a voulu amorcer « le chantier de la renaissance » des Intercités, dans le but de leur faire retrouver « leur pertinence et leurs clients », le secrétaire d’Etat Alain Vidalies soulignant que ces trains participent au désenclavement, à l’intégration et à l’aménagement des territoires. Alors, quelle est la suite du programme ? Le gouvernement s’est engagé sur 3 axes :
- premièrement, engager l’élaboration d’une nouvelle convention avec SNCF Mobilités pour la période 2016-2020, avec en toile de fond le positionnement de l’Etat en tant que « véritable autorité organisatrice de plein exercice » de manière à ce qu’il puisse intervenir plus efficacement auprès des élus locaux ;
- deuxièmement, adapter l’offre des Intercités aux nouveaux besoins. Pour ce faire, une concertation va débuter entre les régions et les parties prenantes (SNCF et ses syndicats, entre autres) dans l’optique d’améliorer le service sur la base des préconisations de la commission parlementaire présidée par le député Philippe Duron. Des discussions qui se poursuivront après les élections régionales de la fin d’année, de manière à disposer de conclusions d’ici mai 2016. La réflexion portera également sur les Intercités de nuit, dont le modèle économique est aussi à revoir intégralement ;
- troisièmement, renouveler le matériel roulant et améliorer la qualité de service. Le parc devrait ainsi être totalement renouvelé à l’horizon 2025, ce qui représente un investissement d’environ 1,5 milliard d’euros. L’engagement du processus devrait être lancé fin 2015, sachant que 34 rames neuves sont d’ores-et-déjà en cours d’acquisition pour un montant de 510 millions d’euros et une mise en service à compter de fin 2016. S’ajoute à cela l’extension de la couverture du réseau Internet dans les gares comme dans les trains, avec l’attribution de nouvelles fréquences aux opérateurs mobiles d’ici fin 2015 et l’optimisation de la connectivité dans les trains du quotidien d’ici fin 2016.
Et l’Etat de préciser qu’il investit déjà lourdement à l’heure actuelle dans la modernisation du réseau ferré existant, notamment par le biais des nouveaux contrats de Plan Etat-régions, lesquels prévoient le versement par la puissance publique de 2 milliards d’euros entre 2015 et 2020 pour améliorer les infrastructures ferroviaires, majoritairement celles empruntées par les Intercités.