La Pologne est, depuis la Première Guerre mondiale, un marché privilégié pour la France. A l’heure où le marché ferroviaire polonais est en pleine mutation, l’Outre-Oder cherche à séduire les entreprises françaises bien connues pour la qualité de leur savoir-faire.
« La France débute ses investissements en Pologne entre les deux guerres », rappelle Nicolas Bays du Groupe d’amitié France-Pologne à l’Assemblée Nationale. « La coopération s’intensifie dans les années 1970 avec l’achat des autobus Berliet puis avec l’obtention par Bouygues Construction de nombreux contrats d’autoroutes dans les 20 dernières années », poursuit-il. Rien d’étonnant. L’Outre-Oder est en pleine croissance depuis 10 ans. Avec un essor de 4%, il est actuellement le pays le plus dynamique de l’Europe. Une progression qui devrait durer, selon Eurostat. On estime ainsi que la Pologne enregistrera la croissance la plus élevée en termes de PIB en Europe d’ici 2050.
L’Union européenne joue son rôle dans cette belle histoire. 67 milliards d’euros ont été investis jusqu’en 2013 pour soutenir les efforts de la Pologne. Entre 2020 et 2050, elle prévoit de contribuer au développement des infrastructures en finançant à hauteur de 6% du PIB polonais les grands projets ferroviaires, autoroutiers et portuaires – soit environ 77,6 milliards d’euros (dont 27 milliards consacrés aux transports). Côté ferroviaire, les investissements porteront principalement sur l’extension de 350 km de voies ferrées, l’amélioration du transport urbain et le développement du trafic intercités.
« Entre 2014 et 2020, il s’agit de remettre à niveau le réseau polonais et d’introduire à grande échelle les systèmes GSMR et ECTS », expose Andrzej Filip Wojciechowski, président de PKP Polskie Linie Kolejowe SA (les Chemins de fer de l’Etat polonais). Un appel d’offres de 3 milliards d’euros s’apprête à être lancé en 2015. « Et d’ici 2023, les marchés publics feront l’objet de plusieurs appels d’offres cumulant 15 milliards d’euros », précise le dirigeant. Les travaux de quelque 700 projets devraient débuter en 2016. L’heure est désormais à l’opération séduction. La Pologne – et notamment PKP PLK - cherche à attirer les entreprises spécialisées dans les travaux ferroviaires avec pour maître-mot la qualité avant tout.
Pour ce faire, un plan d’amélioration de la gestion des investissements a été mis en oeuvre. Les appels d’offres se font désormais en deux étapes avec une phase de pré-sélection puis la sélection des entreprises travaux selon leur expérience dans le domaine ferroviaire. « Nous ne nous fondons plus seulement sur le critère prix pour choisir une entreprise. En effet, celle-ci n’est plus retenue sur son seul renom mais sur l’attention particulière qu’elle accorde à la qualité des réalisations », explique Marcin Mochocki, membre du Conseil d’administration et directeur des investissements chez PKP PLK. Qualité qui sera par ailleurs renforcée par l’intervention de plusieurs laboratoires régionaux, gérés par PKP, qui s’assurent de la qualité des travaux.
Autre mesure susceptible d’attirer les professionnels français : la mise en place d’une facilité de financement des investissements. Les entreprises sélectionnées pourront compter sur une avance de 10% pour acquérir leurs matériels et leurs personnels. Ceci afin de leur assurer un meilleur « cash flow » et de leur permettre de se focaliser davantage sur la qualité des travaux.
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