Le conseil d’administration du gestionnaire de réseau vient d’approuver le projet de contrat de performance conclu avec l’État…, mais cependant sans son aide !
Attendu depuis la réforme ferroviaire de 2014, ce projet de contrat fixe pour les dix prochaines années les moyens financiers que l’entreprise pourra mettre en œuvre pour mener à bien une nouvelle politique de performance industrielle. Soumis à l’Arafer pour avis, ce projet sera retourné aux deux parties, l’Etat et SNCF Réseau, avant sa signature.
Priorité à la modernisation du réseau Véritable feuille de route pour le gestionnaire, ce contrat va également donner, par effet domino, une visibilité à long terme pour les nombreuses entreprises du secteur ferroviaire. Celles-ci s’inquiétaient à juste titre de ne pas connaitre la trajectoire financière de leur principal client. C’est désormais chose faite ! En prévoyant d’investir 3 Md€ par an pour la modernisation du réseau, SNCF Réseau grave dans le marbre sa volonté de garantir un niveau de sécurité de son réseau jamais atteint auparavant. « Cela représente un effort sans précédent de plus de 2 Md€ par an par rapport aux années 2000 », indique le gestionnaire dans un communiqué. Plus précisément, sur les 34 Md€ investis sur les 10 prochaines années sur le réseau principal, 27,9 Md€ seront alloués pour le renouvellement du réseau et 4,5Md€, répartis entre l’Etat, les régions et SNCF Réseau, dans la mise en conformité des lignes et des gares (sécurité et accessibilité). La province n’est fort heureusement pas oubliée avec des investissements à hauteur de 12 Md€ sur 10 ans pour la rénovation des lignes régionales dans le cadre des contrats de plan Etat/Région (CPER) avec une montée en puissance à plus de 1 milliard dès 2018 contre 600 millions aujourd’hui. L’entreprise souhaite également se donner les moyens de transformer la gestion du réseau en menant une forte politique d’innovation dans tous les domaines de l’entreprise : « 1,8 Md€ seront consacrés sur 10 ans aux investissements industriels et technologiques innovants (engins, informatique et outils digitaux) pour moderniser nos pratiques de gestion du réseau », précise le gestionnaire.
Des efforts de productivité En contrepartie de ces efforts financiers, le gestionnaire d’infrastructures mise sur son engagement de performance et d’économie à hauteur de 1,2 Md€ à l’horizon 2026. Cette nouvelle politique industrielle doit se traduire par « le développement de l’offre commerciale, notamment du fret, en améliorant la qualité de service de SNCF Réseau par une modernisation de la gestion des circulations et des sillons alloués ». En clair, SNCF Reseau prévoit une hausse des tarifs des péages acquittés par les compagnies ferroviaires utilisant ses voies, ainsi qu’une « évolution des redevances d’infrastructures payées par les activités voyageurs basée sur une augmentation progressive du barème voyageurs » ! Il faut dire que l’entreprise n’a pas vraiment les coudées franches : avec une dette proche de 48 Md€ à la fin de l’année prochaine, un Etat qui refuse de s’engager, voire décide de revoir à la baisse ses subventions, des recettes qui ne progressent pas…, on ne voit pas vraiment par quel autre levier d’action, elle pourrait rassurer l’Arafer ! Une Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières qui s’est d’ailleurs très récemment alarmée du seul projet de budget 2017…