Un article du Monde revient sur un documentaire traitant de l’eau potable qui sera diffusé ce mercredi 22 octobre sur France 3 dans le magazine "Pièces à conviction". Intitulé "Prix de l’eau : que cachent nos factures ?", le reportage pointe du doigt les pratiques troubles entre sociétés du secteur et collectivités territoriales ainsi que leurs conséquences sur les prix.
Selon le journaliste du Monde Olivier Zilbertin, qui se fonde lui-même sur le documentaire de "Pièces à conviction", le marché de l’eau potable représente une manne de 15 milliards d’euros en France. Un secteur d’activité aujourd’hui sous le contrôle de trois entreprises : Veolia, Lyonnaise des Eaux (filiale de Suez Environnement) et Saur ; trois sociétés visiblement en mesure de faire fructifier un marché rentable et souffrant d’une "carence de contrôle et d’encadrement" des contrats, selon Marc Laimé, consultant auprès des collectivités territoriales cité par l’article du Monde.
A cela s’ajouteraient des liens parfois obscurs entre les entreprises du secteur de l’eau potable et les municipalités, liens obscurs allant jusqu’à de la corruption. Une situation tendancieuse qui aurait débouché sur une certaine complexité des factures adressées aux usagers, l’économiste Stéphanie Truquin de l’Institut national de la consommation estimant même que les notes sont "impossibles à comprendre" pour les consommateurs.
Face à ce phénomène, un nombre croissant de municipalités ont décidé d’appliquer le système économique et juridique de la régie, permettant aux villes de se réapproprier la compétence de distribution de l’eau potable. Ceci assure non seulement de la concurrence sur le marché, mais doit aussi garantir de la transparence et surtout diviser parfois jusqu’à la moitié le montant des factures des habitants.