L’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, engage 300 millions d’euros dans les contrats de plan Etat-Région. Cet argent sera dédié aux infrastructures vertes dans le cadre des contrats de plan Etat Région (CPER) 2015-2020 des bassins Rhône-Méditerranée et Corse.
Cette somme représente un doublement du contrat précédent et l’effet d’entraînement sera important sur les projets portés avec les régions dans le cadre de la transition énergétique et écologique qui reste l’une des grandes priorités du gouvernement. Ces nouvelles actions portées par l’agence de l’eau dans les CPER permettront d’adapter les territoires au changement climatique qui s’annonce. Les 5 régions du sud-est, le préfet coordonnateur de bassin et le président du comité de bassin se sont engagés en juin 2014 dans un plan commun d’adaptation au changement climatique.
A ce titre, les CPER accélèreront les économies d’eau de 150 millions de mètres cubes pour résorber les déficits. De même, les restaurations écologiques des rivières, atteindront 350 kms. Le nouveau plan Rhône bénéficiera ainsi d’un effort conséquent de 100 millions d’euros pour la restauration écologique du fleuve, apporté à hauteur de 51 millions d’euros par l’agence de l’eau.
Premier acte de la restauration écologique des cours d’eau, la trame bleue est désormais en ordre de marche.
Alors que le parlement débute les débats sur le projet de loi relative à la biodiversité, l’agence de l’eau annonce un dépassement de 35 % en 2014 de ses objectifs de restauration de la continuité des cours d’eau.
En 2014, elle a financé 140 aménagements ou arasements de seuils en rivières. C’est deux fois plus qu’en 2013. « L’obligation réglementaire de 2013 d’ouvrir les ouvrages aux poissons sous 5 ans se fait déjà sentir, souligne Jean-François Carenco. Les chantiers se multiplient sur le bassin Rhône-Méditerranée qui compte près de 20 000 seuils et barrages qui cloisonnent la moitié des rivières » avec des conséquences néfastes pour l’état des cours d’eau puisque ces ouvrages bloquent la circulation tant des cailloux que des poissons et entraînent un appauvrissement génétique d’espèces comme la truite ou le brochet.
En montagne, le blocage des sédiments va jusqu’à laisser déchausser des ponts en aval. La dégradation du lit des rivières est allée si loin qu’elle est aujourd’hui la 2e cause de déclassement de qualité des cours d’eau après les pesticides. Leur mauvais état impose des coûts de gestion élevés pour les collectivités. Le nouveau classement des rivières de 2013 porte déjà ses fruits.