La Commission de régulation de l’électricité (CRE), instance européenne en charge des problématiques relatives à cette énergie, a autorisé ce jour le couplage des marchés électriques de la région Centre-Ouest, autrement dit la France, l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas.
Ces 6 pays vont donc pouvoir interconnecter leurs réseaux électriques respectifs à compter de la fin du mois de mai. Il faut encore attendre que l’ensemble des régulateurs aient à leur tour donné leur feu vert, mais l’enjeu est de taille puisqu’il s’agit de réduire les coûts de production – environ 100 millions d’euros par an à l’échelle d’une région – et de consolider l’approvisionnement en électricité, la sécurité étant en effet renforcée grâce à une coordination accrue entre les gestionnaires de réseaux.
Sur le plan technique, Les Echos nous précisent que ce couplage est basé sur le système des flux, en anglais "flow based market coupling", qui se présente comme "le modèle-cible défini par les instances européennes pour le calcul et l’allocation des capacités aux interconnexions des réseaux nationaux d’électricité de la région considérée". En gros, les capacités physiques du réseau de transport d’électricité sont automatiquement employées pour répondre aux échanges commerciaux de la frontière où ils s’avèrent être les plus utiles. Un tel système présente l’avantage, pour les opérateurs des pays concernés, de s’approvisionner dans le pays où le prix est le plus faible à une heure donnée.
Cette décision n’est qu’une étape supplémentaire pour un marché intégré de l’électricité en Europe, étant donné que la France, la Belgique et le Luxembourg ont déjà leurs réseaux couplés depuis 2006, l’Allemagne et les Pays-Bas les ayant ensuite rejoints en 2010. Plus récemment, début 2014, une association s’est également opérée entre ces marchés et la Grande-Bretagne ainsi que les pays d’Europe du Nord.