Le président américain Barack Obama a décidé d’abandonner le projet d’oléoduc géant entre le Canada et les Etats-Unis, baptisé Keystone XL. Une décision saluée par les écologistes, mais pas par la société TransCanada, en charge du projet, qui réclame 15 milliards de dollars américains en dommages et intérêts.
Keystone XL, c’est le nom de cet immense oléoduc transfrontalier qui devait relier la province canadienne de l’Alberta à l’Etat américain du Nebraska, soit pas moins de 1 900 km de tuyaux censés transporter le pétrole canadien des sables bitumineux pour qu’il rejoigne les raffineries du golfe du Mexique. Sauf que voilà, Barack Obama a retoqué le dossier en novembre dernier. Du coup, la facture risque d’être salée. D’après une information de La Tribune reprenant une dépêche AFP, la société TransCanada va saisir la justice, jugeant la décision du président américain « arbitraire » et « injustifiée ». Et réclamant au passage 15 milliards de dollars américains – environ 13,9 milliards d’euros – de dommages et intérêts à Washington.
Keystone XL s’inscrivait dans l’Accord de libre-échange nord-américain (Aléna), ratifié par le Canada et par les USA. Mais 7 ans après la première demande de permis de construire, Barack Obama s’y est opposé. Un revirement de situation que les connaisseurs du dossier expliquent par la pression qu’a pu subir le président de la part des lobbys écologistes. Pourtant, l’administration américaine avait à plusieurs reprises indiqué que « l’oléoduc n’aurait aucun impact significatif sur le changement climatique ». En outre, TransCanada pointe du doigt que d’autres oléoducs transfrontaliers ont reçu leurs permis de construire de la part de Washington ces dernières années.
Pour l’heure, le gouvernement Obama n’a pas commenté la décision de TransCanada, qui pour sa part compte bien un jour faire sortir de terre son oléoduc. En attendant, la compagnie envisage de diminuer ses investissements dans le projet dans une fourchette de 2,5 à 2,9 milliards de dollars.