Le marché des engins de terrassement, pour la route et le levage, termine l’année 2014 sur la vente de 31 105 machines, soit à quelques unités près, au niveau de 2012. Mais, le Seimat* anticipe déjà sur une sévère correction en 2015.
C’est un marché à deux vitesses qu’ont connu les adhérents du Seimat en 2014. Le retour des prises de commandes sur la fin 2013 et au 1er trimestre 2014 (+15 %) a, dès l’été, laissé, la place à un effondrement des demandes en septembre puis en octobre pour finir sur un repli de 17 %. Au niveau des ventes, la tendance reste encore positive, du moins pour les matériels de terrassement puisque le marché passe de 15 958 en 2013 à 17 039 unités en 2014, mais au même niveau que 2012. En valeur, l’activité globale - matériels, pièces de rechange, services - s’élève à un peu plus 2,7 Mds€ pour 2014, en hausse d’environ 4,5% par rapport à 2013.
« On est dans un marché atone et dans une situation qui traduit l’inquiétude de nos principaux clients que sont les loueurs et les grandes entreprises du BTP », déclare Jean-Marie Osdoit, Président du Seimat. Et, comme l’explique Marc Wilson, vice président du Seimat, « on gère aujourd’hui un carnet de commandes de 1,5 mois, une situation assez précaire avec de grands clients comme les loueurs et les grandes entreprises dans l’attentisme absolu qui repoussent leur décision d’investissements face aux incertitudes sur leur activité ».
Les résultats de 2014 s’expliquent avant tout par un renouvellement technique marqué chez les loueurs, où les matériels compacts progressent de 8 %, notamment les mini pelles (8 333 unités) et les rouleaux à guidage manuel (1 280 unités). Mais aussi chez les grands comptes dans les industries extractives, routières, du béton qui rajeunissent également leurs parcs de machines, comme les chargeuses sur pneus (980 unités), les finisseurs (143 unités). Le marché des pelles hydrauliques de plus de 12 t reste aussi bien orienté (1 816 unités).
Du côté du levage et de la manutention, les chariots télescopiques sont impactés par la chute des ventes dans le secteur agricole (-30 %) qui représentent toujours 50 % des investissements sur cette gamme de machines (5 637 unités, -13 % vs 2013). Les nacelles automotrices sont en hausse (4 439 unités, + 15 % vs 2013).
Dans cette situation, le Seimat tire la sonnette d’alarme au regard de la chute des investissements prévus dans les infrastructures en France en 2015 et du risque de mettre en péril une filière toute entière. « Le Seimat anticipe un exercice difficile pour 2015, avec un repli du marché à – 10 % », avoue Jean-Marie Osdoit. Déjà, les prises de commande sur le premier trimestre, annoncent la couleur avec un recul de 20 % par rapport à 2014.
* Le Seimat est le syndicat des entreprises internationales de matériels de travaux publics, mines et carrières, bâtiment et levage. ll représente plus de 80 % du secteur avec un effectif de 15 000 personnes. Il est affilié à la FICIME.
Marc Wilson et Jean-Marie Osdoit, Vice-Président et Président du Seimat