La Ficime – Fédération des entreprises internationales de la mécanique et de l’électronique, a présenté son bilan 2016 et ses perspectives 2017. L’année écoulée a vu les activités liées à l’investissement bondir de 8,1%, une hausse encore plus spectaculaire pour les matériels de BTP et de manutention avec +23,1%. Quant à la nouvelle année, l’optimisme est de rigueur, mais la vigilance aussi.
« Nous avons connu une très belle année 2016, avec une hausse de 8,1% de nos activités liées à l’investissement en comparaison à 2015, où la baisse avait été de 7,1% », annonce Alain Rosaz, président de la Ficime. « 2016 a donc tenu ses promesses, grâce à l’effet positif de la mesure de suramortissement. Cela s’est particulièrement vérifié dans le segment des matériels de BTP et de manutention, où la progression atteint +23,1% en raison de la reprise dans le bâtiment et les travaux publics. » Le dispositif de suramortissement des investissements productifs contenu dans la loi Macron aurait par conséquent joué un rôle moteur dans la reprise d’activité des importateurs membres de la Ficime, et en l’occurrence du Seimat (Syndicat des entreprises internationales de matériels de travaux publics, mines et carrières, bâtiment et levage). Laurence Fauque, déléguée générale de la Ficime, ajoute : « Notre activité, liée en grande partie à l’importation et à la commercialisation en B to B de produits importés, est révélatrice de la reprise de l’économie française intervenue en 2016, particulièrement portée par les investissements des entreprises dont ont profité la plupart des adhérents de nos syndicats ».
+9% pour les matériels de BTP en 2017
Les perspectives 2017 semblent également encourageantes : les activités liées à l’investissement devraient augmenter de 5,7% cette année, d’après des adhérents résolument optimistes. Le segment des matériels de BTP, lui, prévoit une croissance de 9%, sur la base des travaux induits par la métropole du Grand Paris et de chantiers locaux lancés par les communes et départements pour l’essentiel. Toutefois, étant donné qu’un seuil a déjà été largement franchi en 2016, qui revenait de loin suite au bilan désastreux de 2015, la croissance qui sera enregistrée en 2017 va en toute logique connaître un rythme de croisière, donc moins spectaculaire.
Optimisme mais vigilance
Et pourtant, la Ficime reste sur ses gardes. En dépit de prévisions plutôt confiantes pour le premier semestre de l’année 2017, celle-ci sera aussi marquée par d’importantes échéances électorales qui pourraient affecter les politiques économiques et industrielles. Dans cette optique, Alain Rosaz a tenu un véritable plaidoyer en faveur des importations : « L’activité d’import/export que nos adhérents représentent est basée sur la quantité et la qualité des échanges internationaux. Il ne faut pas perdre de vue que les importations jouent un rôle crucial pour nourrir notre propre production nationale, qu’elles répondent à la demande du marché domestique et qu’elles créent de la valeur ajoutée en France, grâce aux flux de personnes et de marchandises qu’elles engendrent ». La tendance observable depuis quelques temps dans certains pays, Grande-Bretagne (avec le Brexit) et Etats-Unis (avec l’élection de Donald Trump) en tête, inquiète les importateurs, qui voient dans ce protectionnisme une forme de repli sur soi qui peut être dangereux pour l’économie non pas d’un, mais de plusieurs pays. « Taxer nos importations reviendra à provoquer de l’inflation », poursuit Alain Rosaz. « Nous voulons par ce message interpeller les candidats à la présidentielle, et leur rappeler que les importations contribuent à la croissance nationale, mais qu’elles doivent aussi être accompagnées d’une politique commerciale dynamique. Nous leur demandons de prendre en compte l’intérêt et la valeur des importations sur notre territoire. » La Ficime sera-t-elle entendue ? Réponse à partir du mois de mai.