Vu du Seimat, le syndicat des importateurs de matériels BTP en France, les perspectives sur le court terme, semblent plus que rassurantes. Les ventes de matériels ont ainsi bondi en 2016 de près de 30 % et cette tendance haussière se confirme en 2017. Jean-Marie Osdoit, président du Seimat, perçoit dans cette reprise, un vrai déclencheur du renouvellement du parc français qui a fondu de plus de 30 %.
 
Sans surprise après le sombre exercice de 2015, le rebond des ventes des matériels qui reviennent au niveau de 2014 est plus que logique. D’autant que comme le souligne Jean-Marie Osdoit, « tous les indicateurs sont au vert chez nos clients », avec en perspective, deux plans de relance autoroutiers pour plus de 4 M€ qui profitent à toutes les régions françaises, 52,4 Md€ d’investissement du côté des collectivités locales, le Grand Paris estimé à 50 Md€ sur 5 ans dont 32 Md pour la partie transport, le bâtiment avec la mise en chantier en 2016 de près de 400 000 logements. Du jamais vu !
 
« L’effet Macron a forcément pesé dans la balance, avec des taux de croissance importants sur les deux premiers trimestres de 2016, respectivement de 74 et de 42 %. Mais pas seulement, nous avons été surpris par la continuité de la demande sur le reste de l’année, ce qui traduit un besoin réel de renouvellement du parc existant », reprend Jean-Marie Osdoit. Il s’est vendu au total en 2016, 17 995 machines, soit une augmentation globale de 31 %.
 
Et dans cette bonne orientation du marché, il est à noter la forte proportion des matériels compacts, notamment des mini-pelles, illustrant la tendance massive vers une urbanisation toujours plus forte. « Les matériels compacts sont à la ville, ce que les robots sont aux usines ! » s’exclame Jean-Marie Osdoit. Ainsi, si toutes les familles de produits progressent en 2016, le compact sort de la mêlée, avec une progression de 35 % par rapport à 2015 (13 884 unités vs 10 305 unités), dont près de 11 000 pelles compactes de 0 à 12 t vendues en 2016 et 1 087 chargeuses articulées. Les loueurs généralistes facturés en direct ont plus que doublé leur niveau d’achat en 2016 même si, comme le rappelle Marc Wilson, vice président du Seimat, la proportion des grands loueurs nationaux dans les ventes reste assez stable d’une année sur l’autre. Ce qui voudrait dire que les réseaux de distribution font bien leur travail en jouant la carte du service de proximité, conforté aussi par le développement d’une activité location pour certains.
 
Pour 2017, le Seimat table sur une croissance du marché de 5 %, mais reste dubitatif quant à la suite à donner sur la fin du dispositif Macron dans sa nouvelle mouture, qui veut que toute commande reçue avant le 14 avril, avec un dépôt de 10 %, autorise une livraison dans les 24 mois. « On maîtrise mal à ce jour ce que vont décider les entreprises avant cette date. Dans tous les cas, les carnets de commande à fin 2016 font apparaître un certain essoufflement de la demande, notamment par rapport à la fin 2015. Le seul indicateur solide reste le volume des travaux engagés ou à venir. Le Grand Paris représente plus de 3 Md€, 8 projets et 4 400 personnes mobilisées », conclut Jean-Marie Osdoit.