Tout d’abord que cette rénovation de Notre-Dame de Paris était un chantier à haut risque. L’appel d’offre aurait fait frémir certaines entreprises qui n’ont même pas voulu s’y risquer. Pour l’instant, difficile d’en savoir plus sur ce point mais la rédaction tente de trouver plus d’informations.
L’origine du sinistre ?
Pour l’instant, elle est impossible à déterminer. Plusieurs pistes, toutefois, comme la dépose des statues et les travaux qui ont suivi : du plomb aurait pu couler sur ce bois si prompt à s’enflammer et faire un point chaud qui aurait pu mettre des heures à lancer les flammes. Nous avons tenté de joindre Europe Echafaudage mais l’entreprise n’a pas voulu répondre à nos questions pour l’heure.
La sécurité ?
Lors de notre visite en 2013, pour la rénovation des crêtes en plomb qui ornent le faîtage du bras nord du transept, nous n’avions pas vu de système anti-incendie dans la charpente. La sécurité anti-feu était - très - légère. Un réseau sprinkler a-t-il été installé depuis ? Un contact nous assure que non. A confirmer sans doute. Mais quelques rares extincteurs n’auraient de toute façon pas pu faire grand-chose une fois l’incendie lancé.
Demain ?
Tout ce que l’on peut dire du côté de la profession, c’est qu’elle est déjà prête à aider en urgence. Ainsi, par exemple, la société Layher, spécialisée dans la fabrication de systèmes d’échafaudages et qui a déjà œuvré plusieurs fois sur Notre-Dame, a d’ores et déjà mis en place une cellule d’astreinte pour répondre à un éventuel appel de demande de mise en sécurité d’urgence des voûtes.
La main d’œuvre ?
Là, c’est un vrai problème. Le compagnonnage n’est pas au mieux en France et les effectifs sont mesurés. Devant un chantier de reconstruction d’une telle ampleur, il va falloir de la main d’œuvre. Vinci propose un mécénat de compétence pour la reconstruction de Notre-Dame de Paris. Le groupe propose à « tous les constructeurs de France d’unir leur force pour rebâtir Notre-Dame de Paris. Cette opération de mécénat de compétence, menée par une profession tout entière, pourrait s’organiser sous l’égide de la Fondation du patrimoine et permettrait d’engager la reconstruction dans les plus brefs délais, afin que Paris retrouve sa cathédrale ».
Les financements ?
Chacun a déjà entendu parler des financements de LVMH ou de la famille Pinault qui ont respectivement annoncé des dons à hauteur respective de 200 M€ et 100 M€. La région Ile-de-France et la Mairie de Paris ont également débloqué 10 M€ et 50 M€ en ce sens. Dans le domaine de la construction, Vinci propose de son côté d’apporter une partie du financement dans le cadre de la souscription nationale en proposant à ses salariés de s’associer à l’effort collectif, d’assister les architectes des Monuments Historiques afin d’évaluer les efforts nécessaires, et de participer à la reconstruction si sa contribution est jugée utile par les décideurs publics. Pour sa part, la métropole du Grand Paris, par l’intermédiaire de son président, Patrick Ollier, a lancé une mobilisation auprès des 131 maires de la Métropole.
La reconstruction ?
Difficile de savoir comment l’envisager alors que les dernières flammes viennent tout juste d’être éteintes. En revanche, on sait que l’on pourra compter sur un plan numérique ultra précis de l’édifice. Andrew Tallon, professeur au Vassar College à New York et spécialiste de l’architecture gothique, a mis en œuvre la Leica ScanStation C10 et les nouvelles fonctions développées dans la suite logicielle Leica Cyclone pour numériser Notre-Dame de Paris. Avec son équipe, il a pu numériser l’ensemble de la Cathédrale de Paris en 5 jours seulement (superficie de 4 800m² sur une longueur totale de 128m) en réalisant plus de 50 stations et plus de 1 milliard de points texturés.