Depuis 3 ans, le promoteur immobilier Valoptim se bat ! Une lutte quotidienne contre la quarantaine de squatteurs qui occupent le terrain de 2000 m2 dont il est propriétaire à Aubervilliers (93). Edouard Pellerin, fondateur et président de Valoptim nous a confié son impuissance face à une bataille judiciaire qui s’éternise sans débloquer la situation.
Le 18 juillet 2018, le promoteur Valoptim rachète une opération de montage immobilier de 49 logements avec un permis de construire, au 145 de la rue Hélène Cochennec à Aubervilliers (93). Il réalise le jour de la signature, que le terrain est occupé par trois à cinq squatteurs sans certainement envisager que ce nombre passera rapidement à une quarantaine de personnes (les propriétaires n’ont pas attenté d’actions en justice).
La transaction immobilière ne peut pas être annulée, le promoteur ayant déjà versé une partie de l’argent ne pouvant être récupéré. « Nous nous sommes retrouvés bénéficiaire d’un permis de construire, sans pouvoir jouir de la propriété du terrain ! », s’indigne Edouard Pellerin, fondateur et président de Valoptim. Loin de se décourager, le promoteur acquiert progressivement la totalité du terrain via ses fonds propres et d’un financement participatif (crowdfunding).
Après l’échec de discussions avec les occupants des appartements (et des propositions de relogement et aides financières au déménagement), ceux-ci sont assignés en justice. Ils reçoivent le 16 octobre 2019 un avis d’expulsion. Ils font appel de la décision et demandent également un délai supplémentaire. Le 4 septembre dernier, la Cour d’appel donne gain de cause à Valoptim qui ne peut pourtant toujours pas disposer de son terrain.
« Nous sommes confrontés à une situation ubuesque », souligne Edouard Pellerin, « cela fait plusieurs années que ces gens occupent les lieux. Ils sont tous originaires de la même ville de Moldavie et sont arrivés en France avec des passeports roumains. Ils ne paient aucun loyer alors que nous avons identifié sur les réseaux sociaux qu’ils occupent des emplois. Par ailleurs, nous distinguons clairement des voitures haut de gamme garées sur le terrain, et même du matériel de construction stockés pour servir sur des chantiers ».
Un préjudice financier et moral
"Au-delà d’un préjudice financier certain, ce sont des dizaines de familles qui ne peuvent pas accéder à leur projet immobilier", ajoute-t-il, "mais aussi un renouvellement urbain de qualité du quartier suspendu, l’opération immobilière devant réalisée dans un engagement de certification NF Habitat. Une situation « urbaine et humaine » figée, des clients du quartier ou dans sa périphérie pouvant bénéficier d’un dispositif ANRU (TVA à 5,5%) frustrés…". L’ordonnance du juge en date du 3 septembre dernier devrait permettre une expulsion dans trois mois, « si toutefois le juge n’y oppose pas la trêve hivernale applicable à partir du 1er novembre », s’inquiète-t-il enfin.