Vue de La carrière de la Croix-Huyart. Crédit : Olivier Rambach/Société Nouvelle Saint-Pierre-Aigle
1000 m3 de blocs de pierre sont nécessaires à la reconstruction des voûtes effondrées ou abîmées ainsi qu’à la restauration des baies-hautes, des murs-bahuts et des garde-corps de Notre-Dame de Paris.
L’incendie du 15 avril 2019 a entraîné l’effondrement d’environ 15% des voûtes de la cathédrale Notre-Dame de Paris : la voûte de la croisée du transept - détruite par l’effondrement du tabouret de la flèche -, la destruction d’un voûtain de la voûte du transept nord, causée par la chute d’une ferme de charpente, et celle de deux voûtains et d’un arc doubleau d’une voûte de la nef, engendrée par la chute de la flèche. Cette dernière a également abîmé ponctuellement quelques voûtes du chœur. La restauration des voûtes réclame 150 m3 de pierres neuves, compatibles avec le monument, dans des quantités plus importantes que celles nécessaires aux travaux ordinaires d’entretien et de restauration des monuments historiques. Deux grands types de pierre sont nécessaires pour reconstruire les voûtes : des pierres dures, pour la reconstruction des arcs effondrés, et des pierres plus tendres, pour la reconstruction des voûtains des voûtes effondrées ou abîmées.
Une étude soignée
Dès 2020, l’établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris, maître d’ouvrage du chantier, et la maîtrise d’œuvre ont préparé activement la sélection des pierres les plus adaptées. Les études de diagnostic menées par les architectes ont permis d’identifier les volumes et les zones nécessitant des pierres neuves. Sur ces bases, l’établissement public a missionné en juillet 2020 le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) pour identifier les carrières susceptibles de fournir les pierres compatibles sur le plan esthétique et physico-chimiques avec les pierres d’origine. Ce programme de recherche a permis de démontrer que les carrières du bassin géologique du Lutétien, qui est la source historique de l’approvisionnement en pierre de la cathédrale, était en mesure de fournir la totalité des pierres nécessaires au chantier de restauration.
Neuf carrières retenues
Neuf carrières, souterraines ou à ciel ouvert, situées dans ce bassin géologique ont ainsi été identifiées dans les départements de l’Oise et de l’Aisne. La Croix-Huyart, située à Bonneuil-en-Valois, dans l’Oise, fournit les pierres dures nécessaires à la reconstruction des arcs des voûtes effondrées et à la restauration des murs-bahuts. Pour sécuriser cet approvisionnement, l’établissement public a mis en place une procédure d’achat direct auprès de cette carrière et remettra les pierres aux tailleurs de pierre. Huit autres carrières, situées dans les secteurs de Saint-Maximin (Oise) et de Soissons (Aisne), fourniront les pierres pour la reconstruction des voûtains des voûtes effondrées ou abîmées et les travaux de restaurations intérieures en pierre. Pour ces pierres, un approvisionnement indirect classique est mis en place : les tailleurs de pierre retenus à l’issue des procédures d’appels d’offres se fourniront directement dans les carrières.
Que l’extraction commence
Depuis mars 2022, l’extraction et la préparation des blocs a débuté au sein de la carrière de La Croix-Huyart. Dans les prochaines semaines, d’autres des huit carrières de ce territoire commenceront à fournir les blocs en pierres plus tendres. Une fois remises aux tailleurs de pierre, les pierres seront taillées en atelier ou sur le chantier.