À l’issue d’un appel à projets lancé en janvier 2023, l’AP-HP a désigné le projet du groupe immobilier Pichet, pour une opération de recyclage urbain ambitieuse du site de l’ancien hôpital Joffre, à la lisière de la forêt domaniale de Sénart.
Situé dans le prolongement du quartier pavillonnaire de Champrosay, à quelques minutes du centre-ville de Draveil (91), le site de l’ancien hôpital Joffre est composé de plusieurs bâtiments inutilisés depuis la fermeture définitive de l’hôpital en 2018. Ce foncier de 8 ha, propriété de l’AP-HP, comprend actuellement 5 ha de bâti et 3 ha de forêt. Ancien sanatorium datant de 1931, il a évolué dans ses fonctions et sa morphologie au fil des décennies et a accueilli en 1966 un bâtiment signé par l’architecte Maurice Novarina. Puis les fonctions hospitalières ont progressivement été transférées dans les bâtiments récents de l’hôpital Dupuytren plus proche du centre-ville de Draveil. « Faire de cette opération de valorisation partenariale un démonstrateur du recyclage urbain à même de concilier les intérêts patrimoniaux de l’AP-HP et une ambition programmatique pour ce quartier remarquable. Elle s’inscrit par ailleurs pleinement dans les ambitions environnementales que peut porter l’AP-HP, tant comme maître d’ouvrage que comme prescripteur dans ses opérations de valorisation », Axel Djian, chef du service patrimoine et valorisation (département immobilier et investissement) de l’AP-HP.
La Ville de Draveil a rappelé ses exigences en amont de la consultation. Le projet attendu devait avant tout s’attacher à la préservation du cadre naturel et apaisé du site tout en développant une offre touristique haut de gamme et en offrant des équipements utiles pour le quartier. L’AP-HP a sélectionné le projet valorisant au mieux le patrimoine hospitalier en le réhabilitant et l’opérateur capable de comprendre les enjeux du site et d’en assurer son rayonnement. A l’issue de la consultation, l’AP-HP a désigné le projet mené par le groupe Pichet, l’agence d’architecture Advento et l’atelier d’architectes et urbanistes TGTFP. Le projet propose une réinterprétation du plan masse existant, conservant les grandes qualités urbaines de la composition initiale. Par une valorisation ambitieuse du patrimoine hospitalier, les différents programmes de ce futur quartier mixte prendront place dans les bâtiments existants réhabilités.
La conception du projet a été guidée par une double volonté : une intervention minimale, afin de ne pas dénaturer le site, conserver son patrimoine architectural et végétal et limiter ainsi l’impact des travaux et les nuisances auprès des riverains. Ainsi, ce sont 71% des surfaces existantes qui seront conservées et réhabilitées, aucun bâtiment majeur ne sera démoli et les nouveaux bâtiments seront édifiés sur les traces de ceux qui auront été détruits, afin de limiter l’imperméabilisation des sols. Il s’agira également de respecter le cadre exceptionnel dans lequel ce quartier s’inscrit, celui de la forêt domaniale de Sénart, et proposer une manière « d’habiter la forêt », en la faisant entrer au cœur d’un projet imaginé dans un objectif ZAN et bas carbone. Celui-ci prévoit la conservation de 90% des arbres du site et l’amplification des espaces naturels, avec la plantation de 70 arbres supplémentaires et une renaturation significative en retrouvant de la pleine terre sous les espaces déconstruits. Le projet prévoit ainsi plus de 35% de surfaces perméables supplémentaires. Démarche ambitieuse de valorisation des matériaux de déconstruction, production préfabriquée hors site, intégration de matériaux de réemploi en privilégiant les filières locales, utilisation de matériaux permettant d’atteindre le label biosourcé, gestion vertueuse des eaux pluviales et constitution d’un réseau de chaleur autonome par géothermie participeront également à faire de ce futur quartier un modèle de réhabilitation exemplaire et durable. La mise en œuvre du projet sera réalisée par une concertation étroite entre la Ville de Draveil, l’AP-HP et le groupe Pichet, par le biais d’ateliers thématiques réguliers durant les phases de conception et qui se poursuivront jusqu’à la mise en service du quartier. « À l’aune du changement climatique avéré, pouvoir s’installer dans ce cadre arboré est une chance inouïe. Encore faut-il prendre soin de cette manne naturelle en s’implantant de manière parcimonieuse et respectueuse. Nous sommes heureux de pouvoir continuer d’écrire l’histoire de ce site, en sublimant sa nature et en redonnant l’usage de cet espace aux draveillois », souligne Marie Dubois, directrice générale Promotion Pichet Île-de-France.