Ciments Calcia, filiale cimentière du groupe Heidelberg Materials France, annonce un projet de restructuration de son dispositif industriel. Concrètement, cette restructuration se traduirait par la fermeture des sites de Beffes dans le département du Cher et de Villiers-au-Bouin en Indre-et-Loire.
Ciments Calcia s’engage à accompagner chacun des collaborateurs des sites de Beffes (94) et de Villiers-au-Bouin (80) dont l’emploi serait supprimé en lui proposant au moins un emploi au sein du groupe afin de pouvoir y poursuivre sa carrière, ainsi que des mesures d’accompagnement significatives pour favoriser son repositionnement au sein de l’entreprise ou du groupe, ou encore favoriser une solution de reclassement externe. L’entreprise travaillerait tout au long du projet en étroite collaboration, non seulement avec ses partenaires sociaux, mais aussi avec les collectivités locales et les services de l’Etat dans les départements concernés afin de pérenniser la vitalité des territoires. Ce projet de refonte du dispositif industriel de l’entreprise intervient dans une période de forte diminution des volumes de vente de ciment de 6 % en 2023 après une première baisse en 2022 et des perspectives de croissance encore négatives en 2024. À cette conjoncture économique défavorable du marché de la construction s’ajoute la nécessité de répondre au défi climatique qui se traduit par un besoin d’investir massivement.
Un plan d’investissements de plus de 400 millions d’euros a déjà été engagé ou réalisé pour transformer les sites d’Airvault dans les Deux-Sèvres, de Beaucaire dans le Gard, de Bussac-Forêt en Charente-Maritime et de Couvrot dans la Marne. Ce plan d’investissements vise à moderniser lesdits sites afin d’améliorer l’efficacité énergétique, de substituer les énergies fossiles par des combustibles alternatifs et notamment des combustibles solides de récupération dans une logique d’économie circulaire ainsi qu’à diminuer la teneur en clinker des ciments. Il permettra de diminuer d’environ un tiers les émissions de CO2 de ces sites correspondant aux émissions liées à la combustion. Les deux autres tiers des émissions d’un site cimentier -c’est une spécificité du secteur- sont en effet des émissions de process liées à la décarbonatation du calcaire, étape nécessaire à la fabrication du clinker. Pour abattre ces émissions dites fatales, il est nécessaire, en dernier recours, de mettre en œuvre des solutions de captage, stockage et/ou valorisation du carbone. Dans cette perspective, Heidelberg Materials France est notamment partie prenante des groupes de travail autour des hubs de Saint-Nazaire pour sa cimenterie d’Airvault dans les Deux-Sèvres avec le projet AirvaultGOCO2, de Fos-sur-Mer pour sa cimenterie de Beaucaire dans le Gard, des projets Pycasso/ Lacq dans le Sud-Ouest pour sa cimenterie de Bussac-Forêt en Charente-Maritime ou encore, dans la région Grand-Est pour sa cimenterie de Couvrot dans la Marne. Heidelberg Materials France a par ailleurs engagé au sein de sa cimenterie de Ranville, dans le Calvados, le projet Circo2Béton de revalorisation des fines de ciment, à partir de bétons de déconstruction recyclés sur sa plateforme d’Achères dans les Yvelines.
Le projet de refonte du dispositif industriel de l’entreprise vise à sauvegarder la compétitivité économique du secteur d’activité du groupe en France en préservant sa capacité à investir en matière de décarbonation pour lui permettre de continuer à produire en France. Ce projet a été présenté ce jour aux représentants du personnel de Ciments Calcia, réunis en CSE extraordinaire. Ils auront 3 mois pour émettre leur avis sur ce projet et travailler de manière concertée avec la direction pour proposer aux salariés des sites de Beffes et de Villiers-au-Bouin un dispositif d’accompagnement adapté et efficace. La direction s’engage, plus généralement, à mener un dialogue constructif tout au long du projet avec l’ensemble des parties prenantes.