Selon une étude conjointe de quatre associations européennes de gestion des déchets (FEAD, CEWEP, RDF Industry Group et DWMA), l’application de la réglementation européenne et l’extension aux déchets industriels des objectifs de recyclage et de valorisation assignés aux déchets ménagers permettrait une forte réduction des émissions de CO2 en 2035.
Quatre associations européennes de gestion des déchets : l’Association européenne de gestion des déchets (FEAD), la Confédération européenne des unités de valorisation énergétique des déchets (CEWEP), le RDF Industry Group et l’Association néerlandaise de gestion des déchets (DWMA), ont publié une étude conjointe sur le potentiel de réduction d’émissions de CO2 dans le secteur de la gestion des déchets.
Réalisée par les centres de recherche Prognos et CE Delft, elle se fonde sur les données de 2018 comme base de référence, et examine deux projections dans lesquelles le potentiel de réduction de CO2 de l’UE en 2035 est comparé avec les projections analysant les performances de la gestion des déchets et les objectifs de recyclage et de mise en décharge dans l’UE27 et au Royaume-Uni. Les résultats montrent des émissions de CO2 évitées importantes pour les 10 flux de déchets suivants : papier, verre, plastiques, métaux ferreux, aluminium, bois, textiles, pneus usagés, biodéchets et déchets résiduels/CSR (combustibles dérivés des déchets).
En 2018, l’industrie des déchets était presque neutre en CO2 pour cet ensemble de flux, avec 13 Mt CO2eq d’émissions nettes par an (incluant les économies de CO2 réalisées par le secteur manufacturier utilisant des matériaux et de l’énergie dérivés des déchets).
Assigner aux déchets industriels et commerciaux les même objectifs qu’aux déchets ménagers
Dans le premier scénario envisagé, en appliquant réellement la réglementation actuelle sur la gestion des déchets ménagers dans l’UE-27 et le Royaume-Uni et en assignant aux déchets industriels et commerciaux les mêmes objectifs de recyclage et de mise en décharge d’ici à 2035 (soit un taux de recyclage global de 65 % et un taux de mise en décharge de 10 % maximum y compris pour les déchets commerciaux et industriels), le potentiel d’évitement des émissions de CO2 serait considérablement amélioré et passerait à -137 Mt CO2eq, soit une économie de 150 Mt CO2eq. Ce potentiel d’économies serait presque doublé dans le scénario 2, plus ambitieux, impliquant de détourner de la mise en décharge tous les déchets aptes au recyclage ou à la valorisation énergétique. La charge nette d’émissions de CO2 pourrait alors tomber à -283 Mt CO2eq d’ici 2035, ce qui permettrait d’éviter l’émission de 296 Mt CO2eq.
Dans les deux projections, en utilisant une perspective de 20 ans, la clé pour atteindre l’évitement maximal de CO2 est d’utiliser pleinement les capacités de recyclage et de valorisation énergétique des déchets dans l’UE27 et au Royaume-Uni.
« Une gestion efficace des déchets peut apporter une contribution majeure à l’accord de Paris, souligne le président de la FEAD, Peter Kurth. Le défi climatique exige la pleine application de la législation européenne existante, renforcée par le Green Deal européen. Nous demandons instamment la mise en œuvre complète des objectifs de recyclage et de mise en décharge, et nous appelons le législateur européen à mettre en place d’autres signaux réglementaires. Un contenu recyclé obligatoire dans les produits, une écoconception renforcée, des règles de taxonomie positives pour la valorisation énergétique afin de couvrir de manière adéquate les déchets résiduels, des règles efficaces de transferts de déchets intra-européens pour la valorisation et le recyclage, et un soutien public fort pour la collecte sélective seront décisifs. L’ensemble de la filière de gestion des déchets, représentée par nos quatre associations, est prêt à s’engager dans des efforts et des investissements accrus pour concrétiser le potentiel d’économies de CO2 d’une économie plus circulaire. »