Après avoir réduit ses émissions de 45 % sur la période 2005-2015, la filière papier-carton se fixe l’objectif de les abaisser encore de 39 % d’ici 2030 par rapport à 2015.
La publication de la feuille de route de décarbonation de la filière Papier-Carton a été annoncée le 9 mars conjointement par le ministère de la Transition écologique, le Comité stratégique de filière Chimie-Matériaux et l’Union française des industries des cartons, papiers et celluloses (Copacel).
Cette feuille de route vise à identifier les leviers de décarbonation de l’industrie papetière afin de tenir cet objectif et d’identifier les investissements nécessaires pour contribuer à ce que l’industrie réduise ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 35 % d’ici 2030 par rapport à 2015. Il faudra pour cela au secteur baisser de 39 % ses émissions en 2030 par rapport à 2015, tout en augmentant sa capacité de production de près de 5 % sur la même période. Émettrice de 2 Mt CO2 en 2019, soit 2,3 % des émissions liées à l’activité industrielle sur le territoire national, l’industrie papetière a déjà réduit ses émissions de 45 % sur la période 2005-2015.
« Cette feuille de route s’ajoute à celles élaborées en mai 2021 pour l’acier et l’aluminium, le ciment et les matériaux, ainsi que la filière chimie, a souligné Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie. Ce sont près de 80 % des émissions industrielles françaises qui font désormais l’objet d’une stratégie détaillée de diminution de leur empreinte carbone ».
Efficacité énergétique et production de chaleur
Pour atteindre le résultat escompté, l’industrie papetière fera appel à deux leviers principaux : l’efficacité énergétique d’une part (récupération de chaleur fatale, autoconsommation de biogaz), la production de chaleur bas-carbone d’autre part (biomasse et combustibles solides de récupération). « L’industrie papetière française a comme double caractéristique d’utiliser une ressource renouvelable, le bois, et de recycler à près de 79 % les produits papier et carton consommés en France, a indiqué Philippe d’Adhémar, président de Copacel. Cette double caractéristique, qui contribue à la lutte contre le changement climatique, devra être amplifiée par la mise en œuvre des leviers identifiés dans cette Feuille de Route. Il sera ainsi essentiel pour les entreprises de notre secteur de disposer d’un accès compétitif aux matières cellulosiques (bois, vieux papiers) ainsi qu’à une électricité décarbonée ».