L’arrêt du dispositif « isolation à un euro » a déstabilisé toute la filière avale de la rénovation énergétiqueet provoqué la suppression de plusieurs milliers d’emplois en quelques mois. Alors que la France a des objectifs de long terme, Symbiote appelle les candidats à l’élection présidentielle à renforcer l’ambition de la politique de rénovation énergétique des bâtiments.
Alors que se profile l’élection présidentielle, le Syndicat multi branches des industries et des opérateurs de la transition énergétique (Symbiote) interpelle les candidats à propos des mesures actuelles en faveur de la rénovation énergétique, comme les certificats d’économie d’énergie (CEE) ou MaPrime Rénov, qui ne sont pas à la mesure des enjeux et dont l’instabilité permanente déstabilise la filière : près de 13 000 emplois ont été supprimés au cours des six derniers mois, notamment suite à l’arrêt brutal du dispositif « isolation à un euro ». Les particuliers sont par ailleurs inquiets de ne pas pouvoir financer leurs travaux tout en subissant une perte de pouvoir d’achat et de leur qualité de vie du fait de l’augmentation du coût des énergies.
L’isolation est la priorité
Le syndicat rappelle les enjeux de la transition écologique et ses objectifs de long terme : objectif européen de- 55 % de gaz à effet de serre d’ici 2030 et neutralité carbone en France en 2050. Dans ce contexte, et alors que le bâtiment représente plus de 40 % des consommations d’énergie et plus de 25 % des émissions de GES, la généralisation et la massification des rénovations énergétiques au niveau bâtiment basse consommation (BBC) ou équivalent est essentielle et prioritaire pour réduire les besoins d’énergie dans le parc bâti existant. L’isolation (notamment dans le secteur résidentiel qui représente plus de 57 % des consommations du secteur) est la priorité car c’est l’action la plus efficace sur le court et le long terme.
Dans cette perspective, le Symbiote propose aux candidats de s’engager sur le prochain quinquennat à travers 7 mesures de relance de la rénovation énergétique en France :
- Réorienter l’ensemble des financements dédiés à la rénovation vers le niveau BBC avec des dispositifs stables de financement permettant à chaque ménage quel que soit son revenu de financer ses travaux, notamment grâce aux économies d’énergie réalisées ; - Revoir le dispositif des CEE et Ma Prim Rénov pour que le reste à charge soit supportable pour les ménages aux revenus moyens et faibles et que le signal soit positif pour un engagement fort des professions et des particuliers ; - Augmenter l’objectif de la 5° période des CEE à 3500 TWh pour le rendre compatible avec les objectifs nationaux et européens, dont 450 TWh chez les ménages aux revenus moyens et modestes ; - Rendre progressivement obligatoire et systématique la rénovation des maisons individuelles à l’occasion du changement de propriétaire ou de locataire et la rénovation énergétiques des copropriétés lors des ravalements ; - Assujettir à un contrôle tous les travaux du fait qu’ils font l’objet d’aide de l’État ; - Renforcer la formation de l’ensemble des acteurs du bâtiment à la rénovation complète et performante, via une filière de formation initiale ou continue dédiée à la rénovation (BTS,…) ; - Lancer un plan d’implantation des énergies renouvelables pendant 10 ans de 20 milliards d’euros afin de permettre l’autonomie et l’autoconsommation de plus de 3 millions de maisons individuelles.