La centrale Yprema de Trappes fête ses trente ans. Implanté dans la ville nouvelle de Saint-Quentin-en-Yvelines, elle réceptionne et recycle des bétons de déconstruction.
Des centrales au bon endroit
Trente ans après leur apparition sur le territoire français, les centrales d’Yprema sont désormais bien implantées. Si elles ont diversifié leur offre de matériaux recyclés, ont fait l’objet ou feront l’objet d’importants aménagements paysagers pour toujours mieux s’intégrer dans la ville, ont multiplié leurs efforts pour réduire les nuisances, elles n’ont pas modifié d’un iota leurs activités. Au contraire ! « Des activités comme les nôtres sont devenues indispensables. Parce qu’on a réussi à ne pas opposer croissance économique et développement durable et que la stratégie d’implantation de nos centrales, à proximité des villes nouvelles qui tous les 20 ans se reconstruisent, s’est révélée attractive », explique Claude Prigent, président et fondateur d’Yprema. Aujourd’hui, l’Ile-de-France importe 40 % de matériaux issus des carrières des régions périphériques. « Ces matériaux, il faut les transporter ! Le prix des carburants n’a cessé d’augmenter. Avec nos petites centrales, on est au bon endroit », ajoute-t-il.
« Garder Yprema ici »
Trappes est le bon exemple. Si ses débuts furent balbutiants, si les deux premières années il a fallu prospecter, argumenter, convaincre, la centrale située entre la Nationale 10 et la ligne de chemin de fer a rapidement trouvé sa clientèle et accompagne depuis 30 ans le développement de l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines et du département. Au chantier de la ville nouvelle, s’est ajouté celui du Grand Paris. Puis, récemment les travaux des JO de Paris 2024. Il y a 10 ans, à l’occasion du 20e anniversaire de la centrale de Trappes, dans un livre retraçant deux décennies d’économie circulaire au service du territoire, Robert Cadalbert, alors président de l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines (CASQY) disait son attachement à l’outil industriel : « On veut garder Yprema ici », insistait-il. Seule ombre au tableau, dans un contexte favorable aux activités d’Yprema, la requalification des sites qui tarde et pourrait menacer, sur le long terme, leur pérennité. « Depuis 2012, nous demandons à sortir du statut de déchets. Tous les voyants sont au vert mais nous ne parvenons pas à faire reconnaitre nos activités comme industrielles. Lorsque nous sommes en quête de solutions foncières, elles peuvent ne pas être bienvenues car elles sont jugées sur la matière première, les déchets, et pas sur le produit fini, valorisé", analyse Claude Prigent.
Les chiffres du site de Trappes
1992 : mise en service de la centrale de recyclage 6 salariés 60 000 tonnes de déconstruction du BTP réceptionnées en 2021 59 000 tonnes de matériaux recyclés en 2021 utilisées sur des chantiers de proximité