De gauche à droite : Yves Metz - président du groupe Ingérop et Lucille Alonso – fondatrice de CityClimateX. Crédit : Ingérop
Ingérop renforce ses compétences et son offre dans le domaine de l’adaptation des villes et de leur résilience face aux enjeux du changement climatique avec l’acquisition de la start-up CityClimateX.
Incubée par la SATT Pulsalys depuis 2021, CityClimateX est reconnue par l’Agence spatiale européenne, la Banque Publique d’Investissement et la région Auvergne-Rhône-Alpes pour son savoir-faire et sa qualité scientifique dans les modélisations du confort thermique, des vulnérabilités des populations et dans l’exploitation des données satellitaires à des fins de services opérationnels.
« Phénomène global s’il en est, le réchauffement climatique se traduit par des contraintes de plus en plus importantes pour les territoires et les collectivités, qui doivent trouver des solutions pour préserver la qualité de vie de leurs habitants », résume François Lacroix, Directeur Scientifique et Technique du groupe Ingérop. « Cet enjeu de résilience et de durabilité nécessite de disposer de données précises et fiables pour modéliser les environnements urbains et définir les aménagements permettant de lutter le plus efficacement possible contre l’inconfort thermique. Ce sont ces données et cette capacité avancée de modélisation que nous apporte CityClimateX. Son expertise et ses outils digitaux vont permettre à Ingérop et à sa filiale Actierra – ingénierie conseil spécialisée en transition écologique – de renforcer significativement leur offre de service à destination des collectivités territoriales et des aménageurs de l’espace public et ce, partout dans le monde ».
Dans les faits, CityClimateX a développé une technologie propre qui se distingue de l’offre existante sur le marché sur plusieurs aspects clés. Tout d’abord, son utilisation bien comprise et maîtrisée de l’IA, entraînée sur des volumes très conséquents de données de terrain. Les algorithmes de CityClimateX ont été vérifiés et validés dans de nombreuses villes dans différentes régions du monde (Lyon, Tokyo, Monaco, Philadelphie, Ouagadougou entre autres), et peuvent aujourd’hui être déployés en tout lieu. « Grâce à ce travail de terrain très important combiné à l’utilisation de données satellitaires, d’occupation du sol et de morphologies urbaines, nous avons pu vérifier minutieusement les écarts entre ce qui est mesuré et modélisé, ce qui nous a permis de développer un moteur de modélisation extrêmement fiable et précis », souligne Lucille Alonso, docteure en géographie et aménagement de l’université de Lyon III et fondatrice de CityClimateX.
Le niveau de précision des données fournies par CityClimateX se distingue également par une méthodologie exhaustive, qui ne s’appuie pas uniquement sur les températures, mais sur l’ensemble des paramètres qui modifient le confort thermique, parmi lesquels le vent ou le taux d’humidité.« Nous nous sommes aperçus que les indices classiques de confort thermique sous-estiment l’influence de certains facteurs. Comme le rayonnement direct, qui a pourtant un effet très important sur la température ressentie et la chaleur réémise par les matériaux », explique Lucille Alonso.
Autre spécificité de CityClimateX : l’absence de limite spatiale de ses capacités de modélisation. Ses outils digitaux permettent de modéliser les plus grandes métropoles à des degrés très fins, au point de descendre à l’échelle du mètre pour simuler des scénarios d’aménagements urbains. Les responsables des collectivités et les aménageurs de l’espace public peuvent « jouer » avec les modèles de ville en 3D générés par la technologie CityClimateX et avec l’utilisation d’un grand nombre de données et d’indicateurs prédictifs (une quarantaine) – qui évolueront à terme vers des modèles de jumeau numérique encore plus avancés – pour identifier les îlots de chaleur et les zones de surchauffe. Complétée par notre offre de conseil, la modélisation permet de proposer des recommandations ou des solutions d’aménagement afin de réduire les effets de surchauffe urbaine : végétation, porosité des sols, gestion de l’eau dans les espaces publics, impact de la hauteur du bâti sur la circulation de l’air.
CityClimateX prévoit d’enrichir progressivement l’éventail des services proposés sur sa plateforme, avec notamment une application mobile permettant aux citadins de choisir les itinéraires en fonction de la chaleur ressentie lors de leurs déplacements.