Seulement 6% des modèles de véhicules d’occasion présentent une batterie usée selon une étude MyBatteryHealth alors que la question de l’usure des batteries reste un frein majeur à l’achat.
Alors que la France interdira la vente de véhicules thermiques dès 2035, le marché des voitures électriques a affiché une belle croissance en 2023 (+37% en 2023), allant jusqu’à représenter 14,6% des ventes de véhicules. Pour la première fois, elles ont même détrôné le diésel (13,6%), un segment en constante baisse. Mais en 2024, la tendance s’est inversée, avec une chute spectaculaire des ventes de VE de 33% en août. Une situation d’autant plus paradoxale que la réglementation CAFE, qui va se durcir en janvier 2025, imposera un seuil d’émissions de CO2 réduit à 81 g/km contre 95 g/km actuellement (source). Le marché des véhicules électriques d’occasion a tout de même cru de 70%, mais reste encore marginal ne pesant que 2% de la totalité des ventes. Parmi les freins à l’achat, il y a une énorme crainte concernant la question de l’usure des batteries, un élément clé au coût prohibitif (jusqu’à 50% du prix d’une voiture neuve).
Pourtant, une nouvelle étude publiée par MyBatteryHealth vient bousculer les idées reçues. En analysant les données de milliers de véhicules électriques et hybrides testés au niveau mondial, l’entreprise révèle que seulement 6 % des véhicules d’occasion présentent un State of Health (SoH) inférieur à 80 %, un indicateur clé de la performance et de la longévité des batteries. Les tests ont été effectués sur un panel représentatif de plus de 40 000 véhicules de toutes marques suivies pendant une année, et un odomètre moyen de 88 000 km. L’étude réalisée par MyBatteryHealth révèle que seulement 2 % des véhicules d’occasion présentent un State of Health (SoH) inférieur à 75 %, seuil critique pour la performance des batteries ; et à peine 6% présentent un SOH<80%.
Le SoH mesure la capacité restante d’une batterie à emmagasiner et à délivrer de l’énergie par rapport à sa capacité initiale lorsqu’elle était neuve. En d’autres termes, un SoH de 100 % indique une batterie neuve et entièrement fonctionnelle, tandis qu’un SoH de 75 % signifie que la batterie ne peut plus retenir que 75 % de l’énergie qu’elle pouvait stocker à l’origine. Un SoH inférieur à 75 % est souvent considéré comme un seuil critique par les experts du secteur, car il peut entraîner une dégradation rapide de la performance du véhicule. Cela se traduit par une réduction notable de l’autonomie du véhicule électrique. Cela signifie que l’utilisateur devra recharger son véhicule plus fréquemment, ce qui affecte directement l’expérience utilisateur et peut entraîner une frustration liée à l’autonomie. À partir de ce niveau, la batterie devient plus susceptible de dysfonctionnements. Elle pourrait également montrer des signes de surchauffe, de déséquilibre entre les cellules ou d’autres problèmes liés à l’usure, provoquant une dégradation rapide, et entraînant une défaillance plus complète.
La crainte de devoir remplacer la batterie, un des composants les plus coûteux d’un véhicule électrique, dissuade encore beaucoup d’acheteurs potentiels. Le SoH apparait ainsi comme un indicateur de référence qui va affecter la valeur de la revente. Lorsqu’il est inférieur à 75%, il alerte clairement sur le niveau de dégradation de la batterie, qui devra être changée rapidement. Or selon l’étude MyBatteryHealth, qui s’appuie sur une technologie d’analyse avancée, environ 94 % des véhicules testés conservent une batterie en bon état avec un SoH supérieur à 80 %. Ce chiffre met en lumière la fiabilité des batteries des véhicules électriques, même après plusieurs années d’utilisation. L’étude montre également que les batteries plus récentes s’usent encore moins vite.