La transition énergétique, très gourmande en métaux rares, dont la disponibilité est très limitée, compromet les objectifs internationaux, analyse GlobalData.
La transition mondiale vers des énergies propres prend de l’ampleur, et s’appuie fortement sur des technologies renouvelables telles que les cellules solaires photovoltaïques et les éoliennes, ainsi que sur des solutions à hydrogène, le stockage d’énergie et la capture du carbone. Cette évolution a déclenché une augmentation sans précédent de la demande de métaux rares.
Le dernier rapport de GlobalData, Critical Minerals (2024), identifie plusieurs défis principaux pour la production de grande échelle des technologies énergétiques propres : l’épuisement des minéraux, la monopolisation des ressources, les tensions géopolitiques et la pénurie d’eau. « L’épuisement à court terme des métaux rares suscite des inquiétudes, d’autant plus que l’instabilité du marché des technologies vertes entraîne une volatilité des prix. Les minerais de moindre qualité compliquent l’extraction, la rendant moins efficace, en particulier dans l’industrie du cuivre. Le recyclage devrait jouer un rôle clé dans la diversification des chaînes d’approvisionnement », commente Martina Raveni, analyste du renseignement stratégique chez GlobalData.
De nombreux métaux essentiels sont concentrés dans des régions spécifiques, ce qui crée une répartition inégale des ressources et une dynamique de marché volatile. Par exemple, une grande partie des réserves mondiales de lithium sont concentrées en Amérique du Sud et en Australie, tandis que la République démocratique du Congo (RDC) fournit une grande partie du cobalt mondial et que l’Indonésie domine la production de nickel.
« Les monopoles géographiques aggravent les risques d’approvisionnement et sont encore exacerbés par les tensions géopolitiques, les règles de divulgation environnementale, sociale et de gouvernance (ESG) et les facteurs environnementaux comme la pénurie d’eau. La course au contrôle de ces minéraux essentiels a intensifié les rivalités entre la Chine, les États-Unis et l’UE, la Chine dominant actuellement la chaîne d’approvisionnement en minéraux et les technologies de transition énergétique », poursuit l’analyste.
Ces tensions ont conduit à l’introduction de sanctions par les pays occidentaux en vue d’uniformiser les règles du jeu, ce qui a perturbé les chaînes d’approvisionnement mondiales et entraîné une volatilité des marchés. En réponse, la Chine a interdit les éléments de terres rares (REE) en 2023, aggravant encore la situation.