Malgré un contexte économique encore tendu à l’échelle mondiale, Colas estime avoir atteint ses objectifs pour l’exercice 2016 : avec un chiffre d’affaires de 11 milliards d’euros, en recul de 8% (12 milliards en 2015), le spécialiste des travaux routiers n’a plus subi de pertes courantes dues à son activité raffinage en France et grâce aux effets positifs des plans d’action.
Colas considère avoir engrangé un certain nombre de faits marquants en 2016 : par exemple, l’activité Routes s’est maintenue en France métropolitaine après plusieurs années de baisse ; de plus, la raffinerie de Dunkerque a été officiellement fermée en fin d’année. Il y eut aussi quelques acquisitions « avec de bons potentiels » au Moyen-Orient et aux Etats-Unis, et la cession « dans de bonnes conditions » de deux participations détenues dans deux sociétés concessionnaires d’autoroutes. A fin 2016, le carnet de commandes est plutôt élevé, se chiffrant à 7,1 milliards d’euros, et serait même mieux réparti géographiquement que l’année dernière à la même époque.
Environnement économique difficile
Par secteurs opérationnels, l’activité Routes en métropole a légèrement progressé à +0,2%, soit 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Une stabilisation qui s’expliquerait par le calendrier politique, l’amélioration des performances des filiales (suite aux réorganisations) et l’achèvement ou la poursuite de grands projets tels que le contournement ferroviaire Nîmes-Montpellier, la rocade L2 de Marseille ou encore la déviation de Troissereux (Oise). Pour les autres régions du monde, l’activité Routes a légèrement diminué, à cause d’un contexte économique toujours assez tendu. S’agissant des activités de spécialités, Colas enregistre également des résultats négatifs : la branche ferroviaire (Colas Rail) a réalisé en 2016 un chiffre d’affaires de 967 millions d’euros, soit un recul de 4%. La branche étanchéité, représentée par Smac, s’est rétractée de 8%, pour atteindre les 547 millions d’euros. Aximum, filiale spécialisée en sécurité/signalisation, a atteint les 301 millions d’euros (-3%). Enfin, l’activité réseaux (Spac) engrange 189 millions d’euros, soit une diminution de 4%. Au global, les spécialités de Colas auront donc réalisé un chiffre d’affaires de 2 milliards d’euros, ce qui représente une baisse de 5%. Pour ce qui est du raffinage, le site de Dunkerque a donc été fermé et mis en sécurité fin 2016. Plus aucun collaborateur n’est affecté à l’installation, et une structure dédiée a été mise en place pour procéder au démantèlement et à la dépollution du site.
Poursuite du développement à l’international
Au niveau des perspectives 2017, Colas met en avant quelques grands contrats décrochés fin 2016, comme la phase de conception/construction de l’extension du port de Calais, et la pose de gazoducs sur l’artère Gascogne-Midi et en Saône-et-Loire. A l’étranger, le groupe va notamment s’atteler à la construction du contournement de Hódmezővásárhely sur la route 47 en Hongrie, à la réalisation des terrassements/génie civil/travaux ferroviaires pour une mine en Guinée-Conakry, et à la construction de l’extension des lignes A et C du métro d’Alger. Le carnet de commandes totalise 2,9 milliards d’euros pour la France (+7% par rapport à 2015), et 4,2 milliards pour les Outre-Mer et l’international (-3%). L’activité Routes pourrait progresser en 2017 en métropole comme à l’étranger ; le ferroviaire et les autres métiers de spécialités devraient aussi augmenter en France, hormis la branche sécurité/signalisation. A noter : une filiale dédiée, Colas Projects, a été instaurée pour gérer les grands projets de manière transverse avec les filiales locales du groupe. Le but de cette nouvelle organisation est d’accroître les parts de marché de Colas de manière ciblée. Plus largement, la stratégie du spécialiste des travaux routiers demeure inchangée, avec comme principale ligne directrice la poursuite du développement à l’international. Sur la base de ces éléments, Colas prévoit donc un chiffre d’affaires 2017 supérieur à celui de 2016.
Photo d'illustration : Colas est intervenue sur le chantier de la déviation de Troissereux, dans l'Oise. Crédit BTP Mag