La croissance de la construction en Argentine sera freinée par l’impact négatif d’un important scandale de corruption qui a éclaté en août 2018, croit GlobalData, cabinet d’études et d’analyse.
Le scandale implique des fonctionnaires de la précédente administration qui auraient accepté des pots-de-vin de la part d’entreprises de BTP en échange de marchés publics. La révélation de ces malversations a provoqué un ralentissement de la croissance en Argentine.
Selon le rapport de GlobalData portant sur les perspectives mondiales de la construction à l’horizon 2022, au troisième trimestre de 2018, la croissance de la production de la construction devrait ralentir pour s’établir à +4,5% en 2018 (contre +12,4% en 2017) et à +4,0% en 2019.
Les chiffres de l’indicateur de l’activité de construction (ISAC) montrent une décélération continue de l’activité. D’une année à l’autre, la croissance a ralenti pour s’établir à +7% en juillet contre 11% en moyenne au cours des 6 derniers mois. Outre le scandale, la hausse des taux d’intérêt, l’accès limité au financement et la dépréciation de la monnaie locale ont participé à ce déclin.
"La hausse des taux d’intérêt limite l’accès au crédit car les banques ne financent plus les entreprises de travaux publics. Le 30 août, la banque centrale argentine a relevé son taux directeur de 45% à 60% dans le but de juguler l’inflation et de freiner la chute du peso, qui avait déjà perdu plus de 52% par rapport au dollar au cours de l’année", explique Dariana Tani, économiste chez GlobalData.
"En outre, l’annonce faite par le gouvernement en septembre sur les nouvelles mesures d’austérité visant à réduire le déficit et à renforcer la confiance des investisseurs devrait entraver encore davantage la croissance et les investissements dans le secteur l’an prochain. Malgré l’enveloppe de 50 milliards de dollars que le gouvernement avait obtenue du Fonds monétaire international (FMI) en juin (qui avait été portée à 57 milliards de dollars en septembre), les investisseurs doutent encore de la capacité du gouvernement à faire face à ses besoins de financement", conclut-elle.