Pour le compte de Toyota Motor Corporation, BIG-Bjarke Ingels Group vient de dévoiler Toyota Woven City, la première ville incubateur urbain au monde dédié à la progression de la mobilité. Elle prendra place au pied du mont Fuji au Japon.
Imaginée comme un laboratoire vivant pour tester et faire progresser la mobilité, l’autonomie, la connectivité, les infrastructures à hydrogène et les synergies avec l’industrie, Toyota Woven City vise à rapprocher les personnes et les collectivités. Le projet a récemment été présenté lors du Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas par le PDG de Toyota, Akio Toyoda.
"À Higashi-Fuji, au Japon, nous avons décidé de construire une ville prototype du futur où les gens vivent, travaillent, jouent et participent à un laboratoire vivant. Imaginez une ville intelligente qui permettrait aux chercheurs, ingénieurs et scientifiques de tester librement des technologies telles que l’autonomie, la mobilité en tant que service, la mobilité personnelle, la robotique, la technologie connectée associée à la maison intelligente, l’IA et plus encore, dans un environnement réel. Il s’agit d’une occasion vraiment unique de créer une communauté ou une ville à partir de zéro et de nous permettre de bâtir une infrastructure du futur connectée, numérique et durable, propulsée par la technologie des piles à combustible à hydrogène de Toyota", a développé Akio Toyoda.
Implanté sur le territoire de Susono à Shizuoka, Toyota Woven City utilisera l’énergie solaire, l’énergie géothermique et la technologie des piles à combustible à hydrogène pour tendre vers une société neutre en carbone, à partir de 2021. Cet incubateur extérieur est conçu comme un réseau de rues flexible dédié à différentes vitesses de mobilité pour des connexions plus sûres et adaptées aux piétons.
Le réseau routier est divisé en trois : une rue principale optimisée pour les véhicules autonomes plus rapides avec un trafic logistique en dessous. La Toyota e-Palette - un véhicule polyvalent, propre et sans conducteur - sera utilisée pour les services de transport et de livraison partagés, ainsi que pour la vente au détail, la nourriture, les hôpitaux, les hôtels et les espaces de travail.
"À une époque où la technologie - les réseaux sociaux et le commerce en ligne - remplace et supprime nos lieux de rencontre traditionnels, nous sommes de plus en plus isolés. Woven City est conçue pour permettre à la technologie de renforcer le domaine public en tant que lieu de rencontre et d’utiliser la connectivité pour alimenter les rapports humains", résume Bjarke Ingels, fondateur et directeur de création chez BIG.
Une promenade est réservée à la micro-mobilité incluant les vélos, scooters et autres modes de transport personnel, dont le i-Walk de Toyota. La rue partagée permet aux résidents de serpenter librement à une vitesse réduite tout en préservant la nature et l’espace. Le troisième type de rue est le parc linéaire, un cheminement dédié aux piétons, à la flore et à la faune. Un sentier offrant un environnement sûr et agréable au milieu du couloir écologique reliant le mont Fuji à la vallée de Susono.
Les trois types de rues sont organisés en blocs de ville 3x3, encadrant chacun une place accessible par la promenade ou le parc linéaire offrant accès à un équipement public. À l’abri des regards, dans un réseau souterrain, sillonnent les infrastructures énergétiques de la ville, notamment l’énergie hydrogène, le recueillement des eaux pluviales et le réseau de livraison de marchandises baptisé "matternet".
Les bâtiments de Woven City (logements, commerces et bureaux) sont conçus en bois et équipés de panneaux photovoltaïques sur les toits. Les espaces R&D de Toyota abritent des laboratoires de robotique, d’impression 3D et de mobilité, tandis que les bureaux peuvent accueillir de manière flexible des postes de travail, des salons et des jardins intérieurs.
Les résidences exploitent la robotique à domicile et profitent d’une connectivité complète grâce à la technologie d’IA basée sur des capteurs qui automatisent la livraison de denrées, la collecte du linge ou l’évacuation des déchets.
"Woven City peut servir de prototype pour les villes futures et la rénovation des métropoles existantes, croit Bjarke Ingels. En ’reprogrammant’ simplement les rues existants, nous pouvons commencer à réinstaurer un équilibre entre la population, la mobilité et la nature dans des villes denses telles que Tokyo, New York, Copenhague ou Barcelone".