Lors du prochain salon Sifer, la startup NFC-I va présenter sa solution de maintenance prédictive 100 % digitale. Retenue par SNCF réseau et Mesea, elle constitue l’aboutissement d’années de recherches effectuées au sein du laboratoire bordelais de recherche en informatique. L’occasion pour BTP Rail de revenir sur l’une des plus belles success story digitales du moment.
Fondée en 2014 par Nicolas Bournet et Serge Chaumette, la startup NFC-I (ex NFC-Interactive) est issue du laboratoire bordelais de recherche en informatique (Labri). Entreprise bénéficiant du statut de jeune entreprise universitaires (3 des 4 associés sont des docteurs en informatique issus du Labri), NFC-I s’est taillée une solide réputation dans la mise en œuvre de projets IoT adaptés et orientés dans le secteur ferroviaire. « Ce statut est d’autant plus intéressant qu’il nous permet de bénéficier d’allégement fiscaux par le biais notamment d’une éligibilité aux crédits d’impôts et recherche » explique en préambule Nicolas Bournet, directeur général de la société. Approchée par la SNCF en 2015, NFC-I a participé à la première saison du programme Air qui vise à accélérer le développement de projets via des collaborations entre start-ups et chefs de projets SNCF Réseau. « Ce fut l’occasion de présenter notre prototype “e-isolement ”, une solution basée sur un protocole de communication NFC qui permet d’effectuer des mesures d’isolement dans les guérites de signalisation sur l’ensemble du réseau et de faire remonter les informations automatiquement vers un serveur, permettant ainsi leur analyse et leur traitement » explique le directeur général. Une solution qui a immédiatement convaincu le gestionnaire de réseau car elle permet de collecter ces précieuses données avec un smartphone ou une tablette en mode avion. Une véritable avancée technologique pour les mainteneurs dans la mesure où ces guérites qui gèrent les flux électriques contrôlant l’ouverture et la fermeture des barrières des passages à niveaux ou la signalisation des chemins de fer, génèrent des champs électromagnétiques empêchant toute communication par Internet. « Initié en 2017 à la suite de quatre audits de sécurité diligentés par la direction des systèmes d’information, le déploiement de notre solution va courir jusqu’en 2020, infrapole par infrapole, afin d’équiper les quelques 30 000 guérites que compte l’ensemble du réseau ferré national » se félicite Nicolas Bournet.
Vers une solution globale Mais NFC-I ne s’est pas arrêté en si bon chemin, et au-delà de cette réponse ciblée à un « problème métier », elle propose désormais à ses clients d’intégrer l’ensemble de leur protocole de communication (LoRa, wifi, Bluetooth…) dans une même plateforme IoT, voire de proposer des solutions complètes intégrant capteurs, transmetteurs et interface de consultation. C’est le cas par exemple d’un projet avec SNCF Réseau et concernant la gestion et la traçabilité des tourets sur lesquels sont enroulés les fils caténaires ou, plus ambitieux encore, d’une nouvelle application métier permettant une surveillance renforcée, en continu (une mesure toute les 2 secondes) et à distance cette fois, de l’isolement électrique dans les centres techniques notamment lors de phases de travaux. « Afin que ne se répète pas le type de panne géante qui a affecté la gare de Montparnasse en 2017 lors des travaux de préparation de l’augmentation de capacité due à la mise en service de la LGV SEA » note Nicolas Bournet. Actuellement en phase de tests, cette technologie utilise un nouveau standard de communication OPC-UA qui permet la remontée des données vers le back office mais également la descente d’informations vers les capteurs lors d’opérations de maintenance. Plus généralement, elle permet à la société d’être en mesure de répondre à de nouvelles demandes d’optimisation d’actifs et de se faire une place dans le domaine hautement stratégique de la maintenance prédictive. « Nos clients souhaitent avant tout faire durer leurs installations en optimisant les opérations de maintenance. Et pour y parvenir, il faut pouvoir faire remonter et analyser le maximum d’informations sur ces équipements et ce, quelque soient leurs formats ». Le dirigeant ne s’y est d’ailleurs pas trompé en optant pour le slogan Making data talk, indiquant par-là que le reporting, bien plus que la collecte des données et leurs hébergements, est devenu le cœur de métier de NFC-I.
Une solution 100 % digitale présentée au salon Sifer Le prochain salon Sifer sera donc l’occasion pour la start-up bordelaise d’incarner ce nouveau positionnement en faisant la démonstration de sa solution 100 % digitale permettant de collecter, d’acheminer, de sécuriser et d’analyser les données issues des opérations de maintenance des installations ferroviaires (signalisation, caténaires, circuits de voie et télécoms). « Cette innovation, basée sur le développement de capteurs et de solutions logicielles dédiés peut se déployer à l’échelle d’une ligne de chemin de fer classique ou de type LGV (ndlr : NFC-I travaille actuellement pour le compte du mainteneur privé Mesea de la lgv SEA), mais également à l’échelle des lignes régionales dans le cadre de leur prochaine ouverture à la concurrence » précise le directeur général. Lors de la reprise éventuelle de la maintenance par des opérateurs tiers, les nouvelles données collectées associées à des techniques d’intelligence artificielle viendront alors compléter celles fournies en accès libre par SNCF Réseau pour offrir des gains de productivité aux opérateurs et leur permettre de mettre en place une maintenance prédictive de leurs infrastructures ferroviaires dans les meilleures conditions.
Durant le salon, NFC-i se tiendra à la disposition des visiteurs sur le stand 3/132 pour présenter son savoir-faire dans le domaine ferroviaire et réaliser des démonstrations. La startup animera également une conférence sur les enjeux de la maintenance prédictive le mercredi 27 mars à 11h30.