Avis de tempête sur le vaisseau Keolis. A peine nommé, Patrick Jeantet vient d’être débarqué sur ordre de ses deux actionnaires, la SNCF et la Caisse de dépôt et placement du Québec.
C’est un coup de canon qui vient d’ébranler le transport public français. Le Conseil de Surveillance qui s’est tenu ce jour a acté la cessation de l’ensemble des mandats de Patrick Jeantet et la nomination d’un directoire provisoire. L’information, révélée samedi 30 mai par le site spécialiste du secteur ferroviaire Mobilettre, vient d’être confirmé par un communiqué de presse laconique publié par le conseil de surveillance du groupe et dans lequel il explique « avoir constaté des divergences stratégiques importantes avec le président du Directoire Patrick Jeantet depuis sa prise de fonction le 1er février dernier ». Ce limogeage express a surpris les observateurs du secteur même s’ils n’étaient pas sans savoir qu’une fronde couvait depuis quelques temps parmi certains administrateurs pour dénoncer un passage en force du PDG. Patrick Jeantet n’hésitant pas à contredire frontalement la feuille de route stratégique fixée par le conseil de surveillance présidé par Joël Lebreton et à prescrire un plan de croissance externe dont, selon nos sources, ne voulaient pas entendre parler les actionnaires. En attendant, le groupe est dirigé par un directoire collégial dont la présidence par intérim a été confiée à Kathleen Wantz-O’Rourke, directrice exécutive groupe Finance et Juridique. Ce directoire comprendra également Frédéric Baverez, directeur exécutif groupe France et président d’Effia, Bruno Danet, directeur exécutif groupe Ressources Humaines et Organisation, et Bernard Tabary, le directeur exécutif groupe International. Le jeu de chaises musicales n’a donc pas fini d’être rejoué dans le gaillard d'arrière du navire Keolis.